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Laurent Gbagbo incarcéré à la prison de la Cour pénale internationale

La CPI a annoncé ce mercredi que l’ancien président ivoirien est soupçonné de quatre chefs de crimes contre l’humanité.

L’ancien président ivoirien est soupçonné de quatre chefs de crimes contre l’humanité, a annoncé ce mercredi la Cour pénale internationale. « Laurent Gbagbo aurait engagé sa responsabilité pénale individuelle, en tant que coauteur indirect, pour quatre chefs de crimes contre l’humanité à raison de meurtres, de viols et d’autres violences sexuelles, d’actes de persécution et d’autres actes inhumains », a indiqué la CPI dans un communiqué.

Laurent Gbagbo, 66 ans, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), a été incarcéré dans la matinée aux Pays-Bas où il est arrivé dans la nuit de mardi à mercredi.

L’avion transportant Laurent Gbagbo, affrété par les autorités ivoiriennes, a atterri à l’aéroport de Rotterdam (ouest des Pays-Bas) peu avant 04H00 (03H00 GMT). M. Gbagbo a ensuite été conduit en minubus à la prison de la CPI à La Haye, selon l’agence de presse néerlandaise ANP.

Laurent Gbagbo, dont le refus de céder le pouvoir après la présidentielle de novembre 2010 avait plongé le pays dans une crise meurtrière, est le premier ex-chef d’Etat à être remis à la Cour, premier tribunal pénal international permanent chargé de poursuivre les auteurs de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, entré en fonction en 2002.

Gbagbo répondra de crimes contre l’humanité
Selon un communiqué du parquet ivoirien lu mardi soir sur la télévision publique, le procureur d’Abidjan Simplice Kouadio Koffi s’était rendu mardi à Korhogo (nord), où M. Gbagbo était détenu dans une résidence depuis avril, pour lui notifier, « en présence de ses avocats », le mandat d’arrêt émis par les juges de la CPI le 23 novembre.

Un cortège de plusieurs véhicules, notamment des Forces républicaines (FRCI, nouvelle armée ivoirienne) et de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci), avait conduit mardi soir Laurent Gbagbo du palais de justice de Korhogo jusqu’à l’aéroport où l’attendait, à la nuit tombée, un avion affrété par les autorités ivoiriennes.

A la demande d’Alassane Ouattara, la CPI conduit depuis octobre sa propre enquête sur des crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis pendant la crise née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite électorale, et qui s’est conclue par deux semaines de guerre.

Les forces pro-Gbagbo comme les ex-rebelles pro-Ouattara et leurs alliés sont pointés du doigt. Avant même le transfert, les Etats-Unis ont jugé que Laurent Gbagbo « doit rendre des comptes pour les atteintes aux droits de l’homme qu’il a pu commettre », estimant que « tout procès crédible et transparent » est « certainement constructif dans l’optique de la réconciliation ».

Human Rights Watch (HRW) a salué « un pas important sur la voie de la justice » mais a appelé à mener « sans tarder » des enquêtes sur les « crimes graves » des forces pro-Ouattara.

De nombreux hommes de mains de Gbagbo détenus

Me Lucie Bourthoumieux, l’une des avocates de Laurent Gbagbo, a affirmé que le mandat d’arrêt de la CPI était « illégal » et qu’il allait « exacerber les antagonismes entre toutes les parties ».

Arrêté le 11 avril à Abidjan et détenu ensuite à Korhogo, fief de son rival, Laurent Gbagbo, de même que son épouse Simone qui est en détention à Odienné (nord-ouest), a été inculpé en août par la justice ivoirienne pour « crimes économiques » commis durant la crise.

Dans le cadre des mêmes enquêtes nationales, plusieurs dizaines de personnalités du régime déchu, des civils et des militaires, sont détenues pour crimes de sang, « atteinte à l’autorité de l’Etat » ou « crimes économiques ».

LeVif.be avec L’express.fr

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