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La vidéo d’un rebelle syrien arrachant un coeur provoque l’indignation

Le Vif

Particulièrement choquante, la vidéo montre un rebelle syrien qui arrache le coeur d’un soldat et le porte à sa bouche. Human Rights Watch exhorte une nouvelle fois l’ONU à saisir la Cour pénale internationale au sujet de la Syrie.

Une des pires vidéos du conflit syrien circule sur la Toile. On y voit un homme arracher le coeur et le foie d’un soldat mort: selon l’ONG Human Rights Watch, il s’agirait d’Abu Sakkar, chef du mouvement d’opposition Brigade indépendante Omar al-Farouq. L’accès restreint au pays et les conditions de sécurité rendent toutefois l’authentification de ce type de vidéo par les organismes indépendants difficile.

Après la mutilation du corps vêtu comme un soldat de l’armée syrienne, il s’exprime devant la caméra: « Je vous promets devant Dieu, vous les soldats de Bachar, vous les chiens, que nous mangerons vos coeurs et vos foies ». Il porte ensuite l’organe à sa bouche. La vidéo est également marquante par l’incitation sectaire, explique la BBC : Abu Shakkar exhorte ses partisans à découper et manger le coeur des Alaouites, le groupe ethnique dont est issu Bachar al-Assad.

Le rebelle dit avoir agi par vengeance

Un rebelle syrien a expliqué avoir agi pour se venger des atrocités commises par les forces du régime, dans un entretien au magazine Time. L’édition en ligne du journal américain affirme avoir parlé via Skype au combattant, identifié comme Khalid al-Hamad.

Dans cet entretien, le combattant assure avoir agi de la sorte après avoir découvert dans le téléphone portable du soldat tué des vidéos montrant ce dernier en train d' »humilier » une femme nue et ses deux filles.

« Moi-même j’ai une autre vidéo. J’y découpe un « chabbih » (milicien pro-régime) avec une scie. La scie qu’on utilise pour couper des arbres. Je l’ai découpé en petits et en grands morceaux », dit-il, cité par Time.

Evoquant les alaouites, la minorité issue du chiisme à laquelle appartient le président Bachar al-Assad, le rebelle de confession sunnite, comme l’écrasante majorité des insurgés, affirme: « Nous les égorgerons tous ». « Ce sont eux qui ont tué nos enfants à Baba Amr et violé nos femmes », accuse-t-il en référence à un quartier symbole de la ville de Homs que l’armée a repris au prix d’une offensive sanglante.

D’autres vidéos postées sur Internet

La nature des liens entre l’armée syrienne libre et cette brigade n’est pas clairement identifiée. D’après son site Internet, le groupe formé de plusieurs bataillons de Baba Amr existe depuis octobre 2012. L’homme qui se fait appeler Abu Shakkar serait un ancien de la Brigade al-Farouq qui s’est battue à Baba Amr, ancien bastion de la rebellion à Homs. L’ONG l’a identifié sur d’autres vidéos postées par la Brigade indépendante Omar al-Farouq. Sur l’une d’elles, on le voit charger des roquettes avant le bombardement de villages chiites libanais à la frontière avec la Syrie. Sur une autre, il est filmé à côté de cadavres, qu’il dit appartenir au Hezbollah libanais.

L’Armée syrienne libre a dénoncé cet acte, le qualifiant de contraire à ses valeurs et ses principes. Human Rights Watch rappelle que la mutilation de corps est interdite par les lois de la guerre et renouvelle sa demande à l’ONU de saisir la Cour pénale internationale au sujet de la situation en Syrie.

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