Le Président turc Tayyip Erdogan. © REUTERS

La Turquie tend la main à la Russie

Le Vif

Les tensions diplomatiques entre la Turquie et la Russie ne sont pas « insurmontables » et les deux pays peuvent réparer leurs liens mis à mal par la crise syrienne « par la voie du dialogue », a affirmé lundi le porte-parole du gouvernement turc dans un geste de bonne volonté envers Moscou.

« Je ne pense pas que nos tensions et nos problèmes sont insurmontables ou irréparables. Par la voie du dialogue, j’estime que cela peut être réglé », a indiqué Numan Kurtulmus, au terme d’un conseil des ministres.

Les relations florissantes entre Ankara et Moscou se sont brutalement détériorées en novembre dernier après que des F-16 turcs eurent abattu un bombardier russe au-dessus de la frontière syrienne car il avait, selon la Turquie, violé son espace aérien.

La Russie a depuis décrété une vague de sanctions économiques contre Ankara et appelé ses touristes à ne plus se rendre dans ce pays.

« Ni la Russie ni la Turquie n’ont le luxe de se passer l’un de l’autre », a affirmé M. Kurtulmus, qui est aussi vice-Premier ministre.

Ses propos interviennent après que le président russe Vladimir Poutine a déclaré la semaine dernière, selon les médias turcs, que la Russie voulait reprendre les relations avec la Turquie et attendait des démarches concrètes d’Ankara, inexistantes pour le moment.

Il a aussi demandé des excuses d’Ankara.

A ce propos, M. Kurtulmus est resté vague, mais a répété que « si l’aviation turque avait su qu’il s’agissait d’un (appareil) russe, elle aurait agi différemment ». « La Turquie n’a pas abattu cet avion délibérément », a assuré le responsable turc.

Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu s’est aussi rangé sur ce ton positif, proposant un « groupe de travail conjoint » pour rétablir les rapports bilatéraux.

« Les membres de ce groupe se pencheront sur les démarches à faire et produiront des idées à cette fin », a souligné le ministre.

Toutefois, le président turc Recep Tayyip Erdogan a une nouvelle fois accusé la Russie de livrer des armes aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui ont repris la lutte contre les forces turques depuis l’été 2015.

« Les terroristes (du PKK) disposent actuellement des armes antiaériennes et des missiles qui leur ont été livrées par la Russie », a-t-il dit, cité par le journal progouvernemental Sabah.

Ce n’est pas la première fois que l’homme fort de Turquie accuse la Russie de fournir du matériel militaire au PKK, classée terroriste par bon nombre de pays.

De l’avis des observateurs, le nouveau gouvernement turc dirigé par Binali Yildirim, un fidèle allié du président Erdogan, cherche à normaliser les relations de la Turquie avec plusieurs ex-partenaires régionaux, dont la Russie et Israël.

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