Hassan Rohani © Belga

La Turquie et l’Iran d’accord pour arrêter la guerre au Yémen

La Turquie et l’Iran sont d’accord pour arrêter la guerre au Yémen et encourager une solution politique, a déclaré mardi le président iranien Hassan Rohani après un entretien avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan en visite à Téhéran.

« Nous avons parlé de l’Irak, de la Syrie, de la Palestine (…). Nous avons eu une plus longue discussion à propos du Yémen. Nous pensons tous deux qu’on doit voir le plus rapidement possible la fin de la guerre, qu’un cessez-le-feu complet soit instauré et que les attaques cessent » contre le Yémen, a dit M. Rohani, dans une déclaration commune diffusée par la télévision d’Etat. L’Iran, qui soutient les rebelles Houthis au Yémen, a condamné les frappes de la coalition arabe menées par l’Arabie saoudite. La Turquie ne participe pas militairement à l’opération mais a envoyé une mission de formation militaire et a évoqué un partage des renseignements avec la coalition. Un peu plus tard, en recevant M. Erdogan, le numéro un iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a également déclaré que « la solution pour régler la crise au Yémen est l’arrêt des frappes et les ingérences étrangères (pour que, ndlr) les Yéménites décident eux-même du sort de leur pays », a rapporté l’agence Irna. Mais le président Erdogan a évité d’évoquer le sujet lors de ces rencontres.

M. Erdogan avait reçu lundi à Ankara le ministre saoudien de l’Intérieur et futur prince héritier Mohammed ben Nayef, pour un entretien qui n’avait pas été annoncé. M. Rohani a souhaité que les deux pays, « avec l’aide d’autres pays de la région, aident pour qu’il y ait la paix, la stabilité, un gouvernement élargi et un dialogue » entre les Yéménites. Le président turc islamo-conservateur avait dénoncé fin mars ce qu’il a appelé la volonté de « domination » de l’Iran au Yémen, appelant Téhéran à « retirer toutes ses forces du Yémen, de la Syrie et de l’Irak ».

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammed Javad Zarif, avait alors accusé Ankara d’alimenter l’instabilité au Moyen-Orient. M. Zarif doit se rendre mercredi à Oman puis au Pakistan pour parler notamment du conflit au Yémen, selon l’agence Irna. Des journaux et députés conservateurs iraniens ont pour leur part dénoncé les « insultes » de M. Erdogan, demandant l’annulation de cette visite. Mardi, le quotidien modéré Shahrvand a publié une caricature de M. Erdogan sur un âne en le qualifiant de Don Quichotte ottoman. La Turquie et l’Iran s’opposent également sur la Syrie. Téhéran est le principal allié régional du président Bachar al-Assad alors qu’Ankara soutient la rébellion. Malgré ces tensions, les deux pays voisins veulent renforcer leurs relations commerciales et économiques pour atteindre 30 milliards de dollars en 2015.

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