La rencontre Erdogan - Michel, le 6 octobre dernier à Bruxelles © Belga Image

« La Turquie est très très loin de remplir les critères d’adhésion à l’Union Européenne »

Le Premier ministre belge Charles Michel préfère à ce stade « un partenariat stratégique » avec la Turquie, le pays étant « loin de remplir les critères d’adhésion à l’UE », a-t-il déclaré lors d’une interview accordée à la chaîne TV5 monde lundi soir.

Interrogé dans l’émission « L’invité » au sujet de la position de la Belgique sur la place de la Turquie vis à vis de l’UE, le Premier ministre Charles Michel a rappelé que « des engagements ont été pris par le passé pour permettre qu’une négociation ait lieu entre l’UE et la Turquie » mais que le pays était « très très loin de remplir les critères d’adhésion à l’Union Européenne ».

Le chef de gouvernement s’est dit « partisan d’un partenariat stratégique » avec Ankara. « Sans parler d’adhésion, on peut ensemble voir de quelle manière on gère les questions qui concernent notre propre sécurité en Europe et en Turquie, comment on gère cette question très difficile des flux migratoires. »

M. Michel rappelé à ce titre que le travail était en cours puisque le Conseil européen avait validé « un processus pour tenter de démarrer un dialogue politique avec la Turquie sans aucune naïveté », notamment lors du sommet européen du 15 octobre.

Lui-même a affirmé ne pas être « naïf »: « je sais que probablement les autorités turques ont un agenda qui leur est propre, des intérêts qui leur sont propres mais l’UE défend aussi des valeurs et des intérêts qui lui sont propres », a conclu le Premier ministre sur ce sujet.

Le libéral a en outre précisé que crise des réfugiés et climat étaient des sujets liés, réclamant un niveau d’ambition dans l’expression de l’accord qui sera dégagé lors de la Conférence de Paris sur le climat début décembre (COP 21).

« Il faut expliquer à nos opinions en Europe que la question migratoire est pour une part liée aux questions de conflit, de guerre et d’insécurité, mais aussi aux changements climatiques qui ont des effets aujourd’hui et pas dans quelques millénaires. C’est pourquoi on doit être responsables aujourd’hui et prendre des engagements aujourd’hui pour nos enfants et petits-enfants », a exhorté le Premier ministre.

Il a précisé que la Belgique soutenait un accord contraignant, conscient qu’à l’approche d’une telle conférence « les derniers jours, les dernières heures sont cruciaux pour donner les dernières impulsions et faire les derniers efforts ».

L’interview de Charles Michel avait lieu à Paris en marge du deuxième Forum économique de la Francophonie (FEF) qui s’y déroulait et auquel il a participé. Il a souligné que l’Organisation internationale de la Francophonie devait jouer un rôle plus « important et ambitieux » sur le terrain économique à coté de la dimension « affective et politique », afin de rencontrer les défis de la pauvreté, de la sécurité et de la stabilité.

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