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La tempête Barry, potentiel ouragan, menace la Louisiane (en images)

Le Vif

Les habitants de la Louisiane se préparaient samedi à l’arrivée de la tempête tropicale Barry qui pourrait se transformer en ouragan et menacer La Nouvelle-Orléans de fortes pluies et d’inondations.

Dans cet Etat du sud des Etats-Unis, le souvenir du terrible ouragan Katrina en 2005 reste vivace. Les autorités ont multiplié les mises en garde, les compagnies aériennes ont annulé des vols et les vannes anti-inondations ont été activées.

Selon le Centre national des ouragans (NHC), la tempête devrait devenir ouragan –le premier de la saison qui va de juin à novembre dans l’Atlantique– juste avant de toucher terre tôt samedi non loin de La Nouvelle-Orléans (400.000 habitants, 1,2 million avec les banlieues). Le NHC a averti du risque d’importantes inondations.

Pour entrer dans la catégorie 1 des ouragans, les vents devront souffler au moins à 119 km/h. Selon le dernier bulletin météorologique à 00H00 GMT samedi, ils étaient de 100 km/h.

La Nouvelle-Orléans est bien préparée et les digues devraient tenir, a affirmé le gouverneur John Bel Edwards qui a décrété l’état d’urgence mercredi. « Personne ne doit prendre cette tempête à la légère », a-t-il tweeté.

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Couvre-feu

A La Nouvelle-Orléans, où la maire LaToya Cantrell a appelé vendredi soir les habitants à rester à l’abri, les 118 pompes sont prêtes à évacuer l’eau. Un couvre-feu était en place à partir de 20H00 vendredi (00H00 GMT samedi), à l’instar d’autres localités.

Dans le Quartier français, le coeur historique de la ville, où des sacs de sable et des planches protégeaient les magasins, quelques fêtards avaient quand même tenu à descendre Bourbon Street en chantant et en buvant des cocktails « ouragan », ou dansé au son du zarico.

Des milliers d’habitants ont évacué vendredi les zones côtières où l’eau commençait par endroits à monter. D’autres, en particulier dans les bayous, ont choisi de braver les éléments.

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« On est déjà restés pendant des gros ouragans alors qu’on aurait dû partir », explique Keith Delahoussaye, un mécanicien de 60 ans, devant son mobile home à Port Sulphur. « Mais on partira si on voit que l’eau monte jusqu’ici », ajoute-t-il en surveillant le Mississippi voisin.

Des dizaines, peut-être même des centaines, d’habitants de Plaquemines, non loin, se sont réfugiés dans des « camps des marais », les bayous du delta seulement accessibles par bateau.

Les inquiétudes tiennent surtout aux pluies diluviennes et à la submersion côtière (jusqu’à 1,80 mètre attendu) qui l’accompagnent.

D’autant que le sol est déjà saturé après de récents orages et une pluviosité importante depuis le début de l’année ayant provoqué plusieurs crues du Mississippi.

Facteur aggravant, relèvent les météorologues: la faible vitesse de déplacement de la tempête « va avoir pour conséquence une longue période de fortes chutes de pluie et de risque d’inondation », en particulier dans le delta du Mississippi et au-delà « jusqu’au début de la semaine prochaine ».

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Cumul de précipitations

La tempête devrait apporter 15 à 25 cm de pluie sur une large bande côtière, mais l’accumulation des précipitations pourrait atteindre 50 cm par endroits.

Le Mississippi, plus grand fleuve d’Amérique du Nord, atteignait déjà vendredi son niveau de crue (5,18 mètres) à La Nouvelle-Orléans, protégée par des digues de 6,10 mètres. Le fleuve devrait culminer à 5,79 mètres, selon les météorologues.

L’Etat reste traumatisé par le souvenir de l’ouragan Katrina en août 2005. Les digues protégeant la Nouvelle-Orléans avaient cédé, inondant 80% de la cité et causant un millier de morts, sur un total de plus de 1.800 durant la catastrophe. Les dégâts avaient été évalués à plus de 150 milliards de dollars.

Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi soir la Louisiane en situation d’urgence, permettant aux agences fédérales de participer aux secours.

La tempête se trouvait vendredi soir à 135 kilomètres au sud-est de Morgan City, ville côtière proche de La Nouvelle-Orléans, selon le NHC.

Certaines routes de la principale ville de Louisiane étaient déjà inondées depuis mercredi après de forts orages. Les activités du port ont été perturbées et un concert des Rolling Stones prévu dimanche au Superdome a été reporté à lundi. « On est ici avec vous, on traversera ça ensemble », a déclaré le groupe dans un communiqué.

Pour le réseau GSCC, qui rassemble des professionnels du climat du monde entier, « le risque de Barry est différent de celui de Katrina: en 2005, les digues de la côte avaient cédé, cette fois-ci, ce sont les digues du fleuve qui seront testées ».

« La température à la surface de l’eau du Golfe du Mexique est au-dessus de la moyenne et fournit au système des forces pour s’intensifier », a expliqué dans le communiqué du GSCC Jill Trepanier, spécialiste des phénomènes climatiques à l’université de Louisiane. Selon elle, Barry est un parfait exemple des conséquences du changement climatique.

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