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La Syrie entière est une « chambre de torture »

Le Vif

La Syrie toute entière est devenue une « chambre de torture », s’alarme le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, estimant que le conflit qui entre dans sa septième année est « la pire catastrophe provoquée par l’homme depuis la Seconde Guerre mondiale ».

« Aujourd’hui, en quelque sens, l’ensemble du pays est devenu une chambre de torture: un lieu d’une horreur sauvage et d’une injustice absolue », a déclaré Zeid Ra’ad Al Hussein, lors d’un débat de haut niveau sur la Syrie devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU.

Le conflit, « cet immense raz-de-marée de sang et d’atrocités » qui entre dans sa septième année, est « la pire catastrophe provoquée par l’homme depuis la seconde Guerre mondiale », a-t-il estimé.

Il « a commencé avec des cas de torture: la détention et la torture, par des responsables des services de sécurité, d’un groupe d’enfants à Deraa qui avaient peint des graffitis anti-gouvernement sur le mur d’une école », a-t-il dit.

« Alors que les manifestations se multipliaient, le gouvernement a attaqué et mené la guerre contre son propre peuple, engendrant des mouvements rebelles, alimentant des extrémistes violents et préparant le terrain pour une guerre régionale et par procuration », a poursuivi le Haut-Commissaire.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), au moins 60.000 personnes sont mortes en six ans sous la torture ou à cause des terribles conditions de détention dans les prisons du régime.

Des enquêteurs de l’ONU ont accusé en février 2016 le régime de Damas d' »extermination » de détenus, affirmant que les morts massives de prisonniers étaient le résultat d’une « politique d’Etat ».

« Même les appels désespérés du peuple d’Alep l’an dernier n’ont pas eu d’impact sur les dirigeants mondiaux dont l’influence pourrait contribuer à mettre fin aux combats », a déploré M. Zeid.

« Les veto » au Conseil de sécurité « ont maintes fois repoussé l’espoir de mettre fin à ce carnage insensé et ont empêché de renvoyer » la situation en Syrie devant la Cour pénale internationale, qui dispose d’un pouvoir juridictionnel sur les crimes internationaux, a-t-il critiqué.

Le guerre civile en Syrie a été déclenchée par la répression sanglante de manifestations pro-démocratie. Le conflit s’est complexifié depuis avec l’implication et l’intervention de plusieurs forces locales et étrangères faisant plus de 320.000 mort, selon l’OSDH, et déplaçant plus de la moitié de la population.

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