Un soldat pro-Russe près de l'épave du MH17 © REUTERS

La Russie devant la CIJ, accusée de « terrorisme » par l’Ukraine

Kiev devrait chercher lundi à convaincre la plus haute juridiction de l’ONU que Moscou soutient le « terrorisme » dans le conflit impliquant des rebelles séparatistes prorusses qui déchire l’est de l’Ukraine, alors que les tensions s’intensifient. L’Ukraine demande que Moscou mette fin « à tout appui », financier, armé ou humain, aux rebelles en Ukraine.

L’Ukraine réclame également des dédommagements pour des attaques menées selon elle contre les civils durant près de trois ans de conflit.

Mais Moscou, qui a toujours démenti armer les rebelles, rétorque que l’affaire est motivée « par des intérêts politiques » et dénonce « un fort manque de volonté des institutions ukrainiennes de mener un dialogue concret » pour résoudre le conflit dans l’est.

L’Ukraine a introduit à la mi-janvier sa requête auprès de la Cour qui siège à La Haye, après plusieurs années passées, dit-elle, à protester contre le financement présumé par Moscou des rebelles séparatistes combattant contre ses forces gouvernementales. Car, selon elle, la Russie a « largement échoué » à répondre à ses efforts à chercher une résolution du conflit. Et « des négociations supplémentaires seraient futiles ». L’Ukraine demande donc à la Cour de « juger que la Fédération de Russie a engagé sa responsabilité internationale (…) en soutenant le terrorisme et en n’en empêchant pas le financement », d’après sa requête auprès de la CIJ.

Cela fait maintenant près de trois ans que l’Ukraine est en proie dans l’est à des affrontements qui ont mené à un refroidissement des relations entre Moscou et l’Occident, désormais au plus bas depuis la Guerre froide. Le conflit a fait plus de 9.600 morts depuis son déclenchement en avril 2014, un mois après l’annexion de la Crimée par la Russie.

Aux yeux de Kiev, la Fédération de Russie avait alors « défié de manière éhontée la Charte des Nations unies, en s’emparant par la force militaire » de la Crimée et en tentant ensuite de « légitimer cet acte d’agression » au moyen d’un référendum « illégal ».

L’Ukraine souhaite aussi voir la Russie « réparer intégralement le préjudice causé par tout (…) acte de terrorisme que la Fédération de Russie a causé, facilité ou favorisé ». Y compris le crash du vol MH17 de la Malaysia Airlines abattu par un missile dans l’est de l’Ukraine. Kiev accuse la Russie d’avoir une responsabilité dans ce crash, ce que dément Moscou.

Une « large délégation » d’environ 35 représentants, dont des « membres de différentes agences, des experts et des avocats », assisteront aux quatre jours de l’audience devant la CIJ, qui devrait débuter lundi et se clôturer jeudi, a indiqué à l’AFP un représentant de l’ambassade de Russie.

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