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La moitié des migrants ont besoin de soins psychologiques urgents

Traumatisés par la guerre et fragilisés par l’exil, la moitié des migrants ont besoin de soins psychologiques urgents, a alerté mercredi la Chambre allemande des psychothérapeutes (BPtK), déplorant une prise en charge quasi inexistante en Allemagne.

Quelque 70% des demandeurs d’asile ont déjà été témoins de violences graves, la dépression frappe une personne sur deux et 40 à 50% des réfugiés souffrent de syndrome de stress post-traumatique, a expliqué la BPtK à la presse. Selon ces chiffres, tirés d’études publiées par la Chambre des psychothérapeutes entre 2006 et 2010, avant l’afflux actuel de migrants, environ 40% des candidats à l’exil sont suicidaires ou ont déjà tenté de se suicider.

Le problème est d’autant plus urgent que l’Allemagne attend en 2015 entre 800.000 et un million de demandeurs d’asile dont un grand nombre de Syriens fuyant la guerre. En 2014, ils étaient un peu plus de 200.000. La BPtK réclame dès lors le recrutement de thérapeutes et d’interprètes dans les centres de premier accueil, les besoins y étant au moins 20 fois supérieurs aux 3.000 à 4.000 migrants bénéficiant chaque année d’une thérapie.

Parmi les principaux « désastres causés par l’homme » et éprouvés par les migrants, source majeure de traumatisme, figurent « les tirs d’armes à feu (…), les menaces de morts et simulacres d’exécution », la torture, les humiliations sexuelles et les viols, énumère la BPtK.

Quelque 40% des enfants ont subi des violences et 20% « ont vu des membres de leur famille être agressés », a précisé le psychiatre Dietrich Munz, patron de la Chambre des psychothérapeutes.

Fragilisés par leur éprouvant périple vers l’Europe occidentale, ces candidats à l’asile souffrent de symptômes variés, allant d’insomnies, de cauchemars et de claustrophobie aux « flashs » dans lesquels ils revivent les scènes violentes, détaille la BPtK.

Selon le docteur Munz, ces troubles doivent être pris en charge par une psychothérapie. S’ils deviennent chroniques, ils risquent de compromettre les efforts considérables que doivent déjà déployer les réfugiés pour apprendre une nouvelle langue et intégrer le marché du travail.

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