Une patrouille de la Monuc à Bunia, chef-lieu du district d'Ituri dans la province Orientale de RDC.

La mission de l’ONU en RDC « ne peut pas rester sans fin »

Le Vif

La Mission de l’ONU (Monusco) en République démocratique du Congo « ne peut pas rester sans fin », a déclaré lundi à l’AFP la présidente du Parlement congolais, Jeanine Mabunda, au moment où la population de Beni (est) attaque des symboles de l’Etat congolais et de l’ONU, accusés d’inaction après des massacres de civils.

« Il y a un malaise entre la présence, le coût de la Monusco en RDC, et les résultats obtenus », a déclaré Mme Mabunda, jugeant « légitime que les populations se demandent pourquoi cette force persiste en RDC ».

« Il y a un malaise entre la présence, le coût de la Monusco en RDC, et les résultats obtenus », a déclaré Mme Mabunda, jugeant « légitime que les populations se demandent pourquoi cette force persiste en RDC ».

« Ca fait 20 ans que la Monusco est en RDC, cela doit être une des missions les plus longues et les plus vieilles au monde, c’est presque un milliard de dollars par an qui sont dépensés », a énuméré Mme Mabunda, en visite à Paris. Or, « c’est une force de maintien de la paix et les caractéristiques de son mandat font qu’elle est parfois limitée dans ses capacités de réponse », a-t-elle ajouté.

Des manifestants en colère ont incendié lundi matin la mairie de Beni puis se sont attaqués à deux camps des Nations Unies, pour dénoncer l’inaction après un nouveau massacre de huit civils dans la nuit.

Ils ont envahi un des deux camps de l’ONU, malgré les tirs des forces de sécurité congolaises pour tenter de les disperser.

Au total 77 civils ont été tus depuis le 5 novembre à Beni et ses environs (Nord-Kivu), d’après les dernières statistiques du baromètre sécuritaire du Kivu, le Groupe d’étude du Congo (GEC). Ces massacres sont attribués au groupe armé des ADF, à l’origine des rebelles ougandais musulmans hostiles au président Yoweri Museveni, repliés dans l’est de la RDC en 1995.

« La tension, la destruction physique et psychologique des populations est inacceptable, et l’Etat doit assurer la sécurité de ces populations, c’est une obligation », a également déclaré Mme Mabunda. Elle a souligné que l’armée congolaise avait renforcé sa présence militaire à Beni depuis un mois et demi, les forces armées passant de 11.000 à 21.000.

« C’est presque le 10e de l’armée congolaise, c’est énorme », a-t-elle dit, tout en reconnaissant que ce renforcement ne donnait « pas les résultats escomptés ». « Ce n’est pas une guerre classique, c’est une guerre assymétrique », a-t-elle déclaré, évoquant des « groupuscules terroristes qui opèrent par incursion puis disparaissent, donc ça rend la réponse beaucoup plus difficile ».

Mme Mabunda, qui a également été la représentante de l’ancien président Joseph Kabila chargée de la lutte contre les violences sexuelles, se trouve à Paris pour participer au Prix de la Femme d’influence, à l’occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes.

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