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La guerre de Corée, un conflit qui n’a jamais débouché sur la paix

Le Vif

Le sommet entre Donald Trump et Kim Jong Un relance les espoirs d’une fin officielle de la guerre de Corée, qui s’était achevée en 1953 par un armistice mais non par un traité de paix.

– Deux zones puis deux Etats –

Les racines de ce conflit de trois ans qui a fait près de trois millions et demi de morts remontent à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Après le départ de l’occupant japonais en 1945, la Corée est divisée en deux zones: l’une dans le nord sous influence soviétique et l’autre dans le sud sous protection américaine, avec pour ligne de démarcation le 38e parallèle.

En 1948, se constituent au nord la République démocratique de Corée – dont le chef est Kim Il Sung, grand-père de Kim Jong Un – et au sud la République de Corée, avec respectivement Pyongyang et Séoul comme capitales.

– La guerre: Séoul prise et reprise –

La guerre de Corée débute le 25 juin 1950 quand l’armée nord-coréenne franchit le 38e parallèle pour envahir le Sud, s’emparant de Séoul en trois jours.

Le Conseil de sécurité de l’ONU siège en l’absence de l’Union soviétique, Moscou le boycottant pour protester contre la présence de Taïwan, qui représente alors la Chine. Il décide la création d’une force multinationale, conduite par les Etats-Unis, pour venir en aide au Sud.

Les forces de l’ONU, dirigées par le général américain Douglas MacArthur, réussissent à repousser les troupes nord-coréennes, qui étaient parvenues jusqu’à l’extrémité sud de la péninsule. Elles atteignent le fleuve Yalou, à la frontière chinoise, ce qui suscite l’intervention massive de la Chine, qui envoie des « volontaires » combattre avec les Nord-Coréens.

Offensives et contre-offensives se succèdent : au cours du conflit, Séoul a changé quatre fois de mains. En juin 1951, le front est stabilisé le long du 38e parallèle. C’est là que les deux camps vont se rencontrer pour négocier un armistice.

– L’armistice –

Après deux ans de pourparlers et 158 réunions, un accord de cessez-le-feu est signé le 27 juillet 1953 entre d’un côté la Corée du nord et les « volontaires chinois » et de l’autre le commandement américain des Nations unies.

En revanche, Séoul refuse de signer le texte, voulant préserver les chances d’une réunification sous la tutelle du sud.

Le conflit a fait jusqu’à trois millions de morts parmi les Coréens, 37.000 chez les Américains tandis que les pertes chinoises sont évaluées entre 180.000 et 400.000.

L’armistice met en place un mécanisme pour les échanges de prisonniers et la création de la zone démilitarisée (DMZ), une zone tampon de 4 km de large sur 241 km de long qui scinde la péninsule.

– Un traité repoussé sine-die –

Une commission d’armistice chargée de veiller au respect de l’accord est instaurée, et se réunira régulièrement dans le village frontalier de Panmunjom, là où se sont rencontreront en avril et mai derniers Kim Jong Un et le président sud-coréen Moon Jae-in.

L’accord prévoit aussi dans les trois mois l’organisation d’une conférence pour aboutir au retrait de la péninsule de toutes les troupes étrangères et à un règlement pacifique. La Chine prévient que tout traité qui n’aurait pas son approbation serait invalide.

Mais cette conférence ne se réunira jamais. Les vicissitudes de la Guerre froide et la permanence des tensions entre Pyongyang d’un côté, Séoul et Washington de l’autre – en raison notamment des programmes nucléaires nord-coréens – ont repoussé sine die la signature d’un traité de paix.

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