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La gauche française lance sa primaire

A cinq mois de la présidentielle en France, la gauche a ouvert jeudi le dépôt des candidatures pour sa primaire alors que le président socialiste François Hollande, très impopulaire, reste mystérieux sur ses intentions, postuler ou non.

Son ancien ministre de l’Économie Arnaud Montebourg, 54 ans, a été le premier à déposer sa candidature pour ce scrutin prévu les 22 et 29 janvier. Les autres postulants ont jusqu’au 15 décembre pour déposer leur candidature.

Le président socialiste, 62 ans, plombé par une impopularité record, a indiqué qu’il ferait savoir début décembre s’il comptait briguer un second mandat en 2017. Ses multiples déplacements sur le terrain et son insistance à affirmer que le pays se redresse sur le plan économique laissent entendre qu’il tente de légitimer une candidature.

Le chef du parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis a assuré que François Hollande lui avait dit « oui » pour participer à la primaire de la gauche, même si le chef de l’État ne l’a jamais dit « publiquement ».

Ces derniers jours, plusieurs de ses proches ont cependant mis en doute l’intérêt pour le chef de l’Etat de se prêter à l’exercice, craignant qu’il ne se transforme en « référendum anti-Hollande ».

« La primaire ne sert à rien si c’est pour refaire l’histoire du quinquennat », a ainsi récemment déclaré Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement. « Une primaire, c’est fait pour rassembler, ce n’est pas fait pour disqualifier », a renchéri un ancien ministre du président, François Rebsamen.

Le président est vivement critiqué dans son camp depuis son orientation pro-entreprises il y a trois ans (baisse des charges, réforme du code du travail…).

S’il esquive la case « primaire » pour se présenter directement au suffrage universel, le parti socialiste risque l’éclatement, a mis en garde M. Montebourg. François Hollande « prendrait là une responsabilité devant l’histoire considérable. Il serait celui qui a laissé un champ de ruines derrière lui… », a dit l’ancien ministre.

Ces derniers jours, une guerre sourde a opposé François Hollande à son Premier ministre Manuel Valls, coincé entre son devoir de se montrer loyal à l’égard du chef de l’Etat et son ambition présidentielle pour 2017 qu’il ne cache plus.

Quel que soit le candidat socialiste issu de la primaire, ce dernier devra affronter, outre les représentants de la droite et de l’extrême droite, le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon et l’ex-ministre de l’Economie Emmanuel Macron qui a quitté ses fonctions en août, qui refusent tous deux de se plier à l’exercice de la primaire.

Compte tenu de ces divisions, tous les sondages prédisent un second tour de la présidentielle entre le candidat de la droite François Fillon, ex-Premier ministre, et la chef de l’extrême droite, Marine Le Pen.

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