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La France va libérer l’un de ses plus anciens détenus

Le Vif

Condamné à la perpétuité pour un meurtre commis en 1977, il a passé plus de quarante ans en détention: Michel Cardon, 67 ans, l’un des plus anciens détenus de France va sortir de prison en juin.

La justice lui a accordé une remise en liberté « sous condition du bon déroulement d’un placement à l’extérieur » pendant un an, à compter du 1er juin 2018, a indiqué dans un communiqué le procureur d’Arras (nord), André Lourdelle.

À partir de cette date, il sera placé dans un centre d’hébergement et de réinsertion de la région parisienne, a précisé à l’AFP Éric Morain, son avocat. Il devra s’y soumettre à des soins psychologiques et psychiatriques, selon le procureur. « C’est l’une de mes plus grandes émotions professionnelles, c’est une grande joie pour lui et j’espère qu’il pourra en profiter pleinement », a réagi Me Morain.

Cette demande de libération conditionnelle avait été déposée en 2016 après cinq requêtes rejetées, les experts relevant un risque de récidive toujours présent, selon le parquet.

Mais récemment, le parquet s’est prononcé pour un placement extérieur probatoire à une libération conditionnelle dans un établissement pour personnes âgées dépendantes. Il a estimé le risque de récidive « limité » vu l’état de dégradation physique de M. Cardon, notamment de ses fonctions cognitives.

Michel Cardon a été incarcéré à 26 ans, sans aucune sortie depuis, sauf pour des transferts d’établissements, ni visite pendant 38 ans. Son premier parloir en 38 ans a été celui d’un codétenu tout juste libéré à l’été 2016, le second celui de son avocat qui, dans une lettre ouverte, déplorera : « La société qui vous a sanctionné a choisi aussi de vous oublier ».

Lui et un complice avaient été condamnés en 1979 à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre à Amiens (nord) d’un voisin qu’ils avaient cambriolé. La peine de mort avait été requise. Les deux hommes étaient repartis avec un maigre butin de 200 francs et une charrette d’objets dérisoires.

Il a été décrit comme un détenu « discret », « qui n’a jamais posé de problèmes en détention » et « restait beaucoup dans sa cellule » par Freddy Daucourt, surveillant à la prison de Bapaume, près d’Arras, où il est écroué depuis 1996. « Il était temps qu’il sorte, la détention l’a esquinté, il a 67 ans mais il en paraît 80 », a ajouté M. Daucourt.

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