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La fidélité en chansons pour les enfants de Corée du Nord

Le Vif

Juste auparavant, ces enfants de cinq et six ans avaient chanté « La voix de mon coeur », un titre à la gloire du Parti des travailleurs de Corée qui règne sur le pays depuis la naissance de celui-ci en 1948.

Les capacités musicales des enfants sont remarquables. Pendant une heure de spectacle, les enfants en tenues aux couleurs vives ont assuré des numéros savamment orchestrés, le tout entrecoupé de messages politiques.

On a même pu voir chanter des fillettes en tenues de footballeuses, comme pour rappeler que la Corée du Nord est une force qui compte en matière de football féminin.

Parmi les titres chantés figuraient aussi « Nous n’avons rien à envier » ainsi que deux chansons tournant autour du thème « Notre pays est le meilleur ».

Depuis leur plus tendre enfance, les enfants nord-coréens apprennent à révérer les dirigeants du pays.

A peine franchie l’entrée de l’Ecole maternelle de Sinuiju, localité située à la frontière avec la Chine, les visiteurs sont accueillis par une peinture murale dépeignant le fondateur de la Corée du Nord Kim Il Sung ainsi que son fils et successeur Kim Jong Il, entourés de jeunes en état d’adoration.

Les deux hommes sont connus en Corée du Nord comme « les Grands leaders » et leurs portraits ornent les murs de toutes les classes, maisons et bureaux.

Kim Jong Un, troisième de la dynastie règnante, a le titre de « Leader suprême ».

« Depuis tout petits nous apprenons aux enfants à connaître nos grands leaders et le leader suprême », explique à l’AFP la directrice de l’école, Kang Sun Hui.

« Cours révolutionnaires »

« Le plus important, c’est que les enfants connaissent et admirent le parti, le leader et la nation. Nous attachons une grande importance à la loyauté ».

La maternelle de Sinuiju est un modèle du genre. On y enseigne l’art, la calligraphie et la musique ainsi qu’une discipline extrême.

Dès qu’ils arrivent à l’école, les petits Nord-Coréens assistent à des « cours révolutionnaires », un élément essentiel du programme.

Au départ, ils consacrent deux heures par semaine à étudier l’enfance des deux aînés de la dynastie Kim. Puis, deux ans après, Jong Suk, l’épouse de Kim Il Sung, mère de Kim Jong Il, rejoint le panthéon.

En dernière année de lycée, environ un cinquième des cours hebdomadaires concernent le sujet.

En attendant, 39 élèves sur les 750 qui fréquentent la maternelle avaient été choisis cette année pour participer aux Jeux de masse, ces spectacles de propagande comportant de la danse et du chant dont la Corée du Nord s’est fait une spécialité.

Les enfants ont enduré des répétitions intensives à Pyongyang.

Le dirigeant Kim Jong Un a assisté six fois à leur spectacle, en particulier en compagnie du président sud-coréen Moon Jae-in, cheville ouvrière des pourparlers entre Pyongyang et Washington.

« Les enfants était si heureux de voir le Leader suprême assister à leur spectacle qu’ils pleuraient en chantant », raconte Mme Kang. « Après, ils ont dit: +Nous avons vu notre père, notre Leader suprême+, et pleuraient des larmes de joie ».

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