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La Croatie compte sur la présidence belge de l’UE pour booster l’adhésion

La Première ministre croate Jadranka Kosor compte sur la présidence belge de l’Union européenne pour clore les derniers chapitres des négociations d’adhésion de son pays à l’UE dès le mois de décembre. Cet échéancier permettrait d’envisager une adhésion effective dès 2012.

Le Premier ministre belge sortant Yves Leterme, qui bouclait mardi en Croatie une tournée des Balkans dans la perspective de la présidence belge de l’Union européenne, a assuré le gouvernement croate du soutien belge à l’adhésion « le plus tôt possible » de ce pays dans l’UE, sans toutefois s’enfermer dans un calendrier que Zagreb voudrait voir aboutir en 2012.

Le premier ministre démissionnaire a en effet souligné l’importance de régler au préalable l’accord entre la Croatie et sa voisine slovène sur un différend frontalier portant sur une petite bande de terre et de mer, qui dure depuis l’indépendance des deux pays il y a 18 ans. Un référendum slovène sur la question, qui aura lieu dimanche prochain, pourrait clarifier la donne. La Croatie a donc les yeux tournés vers Ljubljana, dans la crainte d’un refus qui retarderait ce dossier -et donc le processus d’adhésion à l’UE- d’au moins 12 mois.

Les règles de concurrence en matière de construction navale, mais surtout la coopération « totale » de la Croatie avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) restent deux autres éléments essentiels à l’adhésion croate à l’UE, a rappelé M. Leterme.

La Croatie voudrait voir ouvrir avant juillet trois des cinq derniers chapitres non encore ouverts des négociations d’adhésion, afin de respecter un échéancier qui a déjà pris trop de retard à ses yeux. Les négociations avaient débuté en octobre 2005 et nombre de Croates jugent qu’un délai de cinq ans aurait dû être suffisant. Certains Croates craignent aussi un essoufflement des États membres vis-à-vis des élargissements successifs de l’UE, alors que l’Union est confrontée à une crise économique et monétaire. M. Leterme a tenu à rassurer Zagreb sur ce point. « Pour la Belgique, il n’existe aucune fatigue de l’élargissement », a-t-il dit, faisant valoir la « chance historique » que constitue l’intégration des pays des Balkans occidentaux dans l’espace européen, pour la stabilisation de la région.

La Commission européenne, de son côté, a déjà proposé un paquet financier de 3,5 milliards d’euros dès 2012-2013 au cas où la Croatie entrerait dans l’Union à cette date. Le gouvernement de Mme Kosor, qui aux yeux de Bruxelles a pris des mesures fiscales « courageuses » dans la gestion de la crise économique, ne compte pas voir cette manne reportée à une date ultérieure.

LeVif.be avec Belga

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