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La Belgique et le Congo veulent travailler à une « désescalade » de leurs relations

« Il y a une volonté d’une forme de désescalade » dans les relations diplomatiques entre la Belgique et la République démocratique du Congo (RDC), a affirmé le Premier ministre Charles Michel au terme d’un long entretien avec le président congolais, Joseph Kabila, en marge de l’assemblée générale des Nations unies à New York.

La rencontre, organisée dans un hôtel de Manhattan, a duré plus d’1h30. « Le fait que nous ayons pris du temps pour une longue conversation montre notre volonté de tout faire pour réduire les malentendus. Cela ne signifie pas que nous sommes d’accord sur tout. Nous savons que les relations entre la Belgique et le Congo n’ont pas toujours été faciles, mais la volonté existe d’une forme de désescalade dans nos relations diplomatiques », a déclaré Charles Michel au terme de l’entretien.

Le Premier ministre belge et le président congolais se sont mis d’accord pour ouvrir, « dans les semaines à venir », les canaux diplomatiques au plus haut niveau. « Si nous pouvons enregistrer des résultats dans le cadre d’une détente de nos relations bilatérales, ce sera une bonne chose pour tout le monde: pour la population de la RDC et pour le rôle de la Belgique au niveau international », a-t-il encore déclaré.

Les tensions entre les 2 pays sont anciennes mais se sont accentuées ces derniers temps. Au début de l’année, la RDC a ainsi enjoint la Belgique de fermer son consulat-général à Lubumbashi, de cesser les activités de l’agence de développement Enabel et de fermer la maison Schengen à Kinshasa, sorte de consulat européen dans la capitale congolaise.

« Un rôle positif pour la stabilité et la sécurité »

Ces mesures avaient été prises après la décision belge de revoir fondamentalement la coopération au développement avec son ancienne colonie face à la répression violente d’une manifestation par le pouvoir congolais. Depuis, les préparatifs pour les élections présidentielles attendues de longue date se sont poursuivis.

Dans son discours à l’ONU, le président Kabila a notamment assuré que le processus était « irréversible » et que le scrutin aurait lieu « avant la fin de l’année ». Ces élections, qui auraient dû être organisées en 2016, la constitution interdisant à Joseph Kabila de se présenter pour un 3e mandat, sont finalement prévues le 23 décembre de cette année, sur fond de tensions et de soupçons émis par l’opposition sur le processus électoral. « Notre objectif n’est pas de nous immiscer dans les affaires de Kinshasa », a poursuivi Charles Michel. « Nous voulons jouer un rôle positif pour la stabilité et la sécurité. Nous sommes, au sein de l’Union européenne et des Nations unies, aux côté de ceux qui ne veulent pas jeter d’huile sur le feu mais qui, au contraire, veulent soutenir le développement, la paix et la sécurité », a-t-il conclu.

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