Anciens résidents du lac Boeung Kak face à la police alors qu'ils tentent de déposer une pétition demandant de l'aide au bureau de la Banque mondiale à Phnom Penh le 2 mai 2012 © Reuters

La Banque mondiale jugée passive face aux atteintes aux droits de l’homme

La Banque mondiale reste trop passive face aux attaques et intimidations subies par les individus qui s’opposent à ses projets de développement, a affirmé l’organisation Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié lundi.

« Le groupe Banque mondiale n’a pas fait grand-chose pour dissuader les gouvernements d’intimider les opposants aux projet qu’il finance, ou pour détecter d’éventuelles représailles », selon l’organisation de défense des droits de l’homme.

Son rapport pointe plus précisément du doigt la branche de la Banque dédiée au secteur privé, la Société de financement international (SFI), déjà dans le collimateur de la société civile.

« Des personnes qui ont publiquement critiqué des projets financés par la Banque mondiale et la SFI ont été confrontées à des menaces, du harcèlement et à des poursuites pénales fabriquées de toutes pièces au Cambodge, en Inde, en Ouzbékistan et ailleurs », a relevé HRW.

Mastodonte du développement, la Banque mondiale a un accès direct aux autorités et pourrait « faire pression » pour qu’elles acceptent des vues divergentes sur des projets de développement, a estimé HRW. « Mais elle a, à plusieurs reprises, évité des discussions difficiles avec ses partenaires gouvernementaux », a regretté l’ONG.

Contactée par l’AFP, la Banque mondiale s’est inscrite en faux contre les conclusions du rapport.

« Quand un lien peut être établi entre des représailles et des projets financés par la Banque mondiale, nous avons agi et nous continuerons à le faire », a assuré un porte-parole de l’institution dans un courriel.

Début avril, l’ONG Oxfam avait assuré que la Banque mondiale apportait son soutien financier à des projets qui débouchaient parfois sur des « méfaits scandaleux » allant de l’accaparement de terres à des meurtres.

Sans aller jusque-là, la Banque mondiale avait elle-même fait son mea culpa en mars en reconnaissant que certains de ses projets avaient conduit à des déplacements forcés de population de grande ampleur.

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