Petro Porochenko, le président ukrainien. © Belga

L’Ukraine et la Russie semblent prêtes à l’affrontement armé

Plus de deux ans après l’annexion de la Crimée, l’Ukraine et la Russie semblent prêtes à l’affrontement armé.

La semaine dernière, Washington et Bruxelles n’avaient pas encore décidé ce que signifie la nouvelle amitié entre la Russie et la Turquie, quand Vladimir Poutine a créé une nouvelle surprise. Il a accusé l’Ukraine d’attaques terroristes en Crimée et a déclaré que la Russie ne pouvait pas se laisser faire. La Crimée est une péninsule ukrainienne de la Mer Noire annexée par la Russie en 2014. Depuis, les séparatistes occupent aussi une grande partie de l’est de l’Ukraine russophone.

Depuis quelque temps, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) met en garde contre les tensions qui s’enveniment dans l’est de l’Ukraine. Le cessez-le-feu, conclu par la médiation de la France et de l’Allemagne, il y a an et demi, est violé presque tous les jours. L’organisation a observé des mouvements de troupes tant russes qu’ukrainiennes à la frontière entre la Crimée et l’Ukraine.

Il n’est pas exclu que des milices ukrainiennes soient actives en Crimée. Officiellement, Kiev dément l’accusation que c’est l’Ukraine qui met le feu aux poudres. Elle voit des ressemblances avec la façon dont la Russie a déclenché la guerre contre la Géorgie en août 2008 – également pendant les Jeux olympiques. Moscou a d’ailleurs besoin d’une solution pour la population de Crimée, qui est attachée à l’annexion à la Russie, mais qui a du mal. La Crimée dépend toujours de l’Ukraine pour son approvisionnement en énergie et en eau et cela entraîne des problèmes.

Le président ukrainien Petro Porochenko a rapidement demandé une concertation internationale. Cependant, en Amérique la campagne présidentielle fonctionne à plein régime et après la crise de migrants et le référendum britannique sur le Brexit, l’Europe se cherche. Après le sommet de l’OTAN début juillet, il est peu probable que l’Occident réagisse à nouveau de façon musclée.

En même temps, Poutine souhaite tout de même s’arranger avec les États-Unis à propos de l’Ukraine et de la Syrie avant que Barack Obama quitte la scène politique et qu’Hillary Clinton s’installe à la Maison-Blanche. Cela lui permettrait aussi de négocier les sanctions occidentales imposées après le début de la crise ukrainienne et qui font très mal aux Russes. Au vu des élections parlementaires qui se tiendront en septembre en Russie, il est toujours bon de battre le tambour nationaliste.

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