L’UE envisage une « ligne de protection » dans les eaux libyennes

L’Union européenne pourrait soutenir la création d’une « ligne de protection » dans les eaux territoriales libyennes pour décourager les départs de migrants vers l’Europe, selon une proposition confidentielle soumise par la présidence maltaise de l’Union aux Etats membres, consultée samedi par l’AFP.

Les périlleuses traversées de la Méditerranée centrale par les migrants, dont 90% des départs ont lieu depuis la Libye, ont atteint en 2016 un niveau record et les Européens tentent de se prémunir face à un nouvel afflux massif au printemps.

Selon des sources diplomatiques, l’opération navale anti-passeurs Sophia, lancée en 2015 en Mediterranée par l’UE, a permis de sauver des vies mais a aussi pu constituer un « facteur d’attraction » pour les migrants, tablant sur un sauvetage en mer par les navires européens et sur l’impossibilité d’être refoulés.

Quant au projet d’étendre la mission de Sophia dans les eaux libyennes, elle semble complexe à mettre en oeuvre, des diplomates pointant l’absence d’autorité unique avec qui s’entendre en Libye.

« En l’absence d’une telle possibilité, l’objectif opérationnel de l’UE dans le court terme pourrait être la création d’une ‘ligne de protection’ beaucoup plus proche des ports d’origine », dans les eaux territoriales libyennes, selon un « document de réflexion » soumis par Malte aux Etats membres de l’Union.

Cette « ligne de protection » se ferait « avec les forces libyennes comme opérateurs de première ligne, mais avec un soutien européen fort et dans la durée », précise le document, qui vise à préparer un sommet européen prévu le 3 février à Malte, dont la migration constituera l’un des principaux thèmes, avec le Brexit.

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