Le Conseil a aussi adopté mardi une décision arrêtant une liste initiale de dix-sept projets collaboratifs qui avaient fait l'objet d'un accord politique en décembre 2017. © BELGAIMAGE

L’UE adopte sa feuille de route pour la Pesco et lance 17 projets concrets

Les ministres de la Défense de 25 pays européens ont adopté mardi une feuille de route pour la mise en oeuvre de la coopération structurée permanente (CSP, mieux connue sous son acronyme anglais de Pesco) et formellement lancé une première vague de dix-sept projets destinés à combler, en coopération, des lacunes touchant les armées européennes.

Mais ces projets ne pourront pas véritablement débuter avant la fin du mois de juin, le temps de trouver un accord sur les règles de gouvernance pour les faire fonctionner et régler, par exemple, la participation de pays tiers, a-t-on indiqué de source diplomatique.

Il s’agissait de la première réunion des ministres de la Défense de l’UE dans ce format, a souligné la haute représentante pour la politique étrangère et de sécurité, Federica Mogherini, évoquant un moment « historique ».

La possibilité d’instaurer une coopération structurée permanente en matière de sécurité et de défense a été introduite par le traité de Lisbonne. La Pesco a été lancée en décembre dernier par 25 des 28 Etats membres de l’UE – les exceptions étant le Danemark, qui dispose d’une exemption en matière de défense, le Royaume-Uni, en instance de départ, et Malte.

La feuille de route approuvée mardi fournit une direction et des « orientations stratégiques » quant à la manière de structurer les travaux supplémentaires à mener tant sur les processus que sur la gouvernance, y compris en ce qui concerne les projets et la définition des différentes étapes de la réalisation des engagements.

Cette feuille de route fixe ainsi un calendrier pour le processus de réexamen et d’évaluation des plans nationaux de mise en oeuvre (NIP, en jargon), qui précisent la manière dont les États membres participants prévoient de remplir les engagements plus contraignants qu’ils ont souscrits – notamment en terme de hausse des budgets de la défense.

Elle fixe également un calendrier en vue d’un accord sur d’éventuels futurs projets – sans doute au nombre de cinq, à approuver d’ici fin novembre -, ainsi que les principes fondamentaux d’un ensemble commun de règles de gouvernance pour des projets, à adopter par le Conseil avant la fin du mois de juin.

Le Conseil (qui rassemble les Etats-Membres) a aussi adopté mardi une décision arrêtant une liste initiale de dix-sept projets collaboratifs qui avaient fait l’objet d’un accord politique en décembre 2017. Les projets portent sur des domaines tels que la formation, le développement des capacités et l’état de préparation opérationnelle des armées.

La Belgique participera à six de ces projets et prendra la tête de l’un d’entre eux, celui de drones sous-marins appelé en anglais « MCM (Mine Counter Measures) Semi-autonomous Underwater Systems », ou MCM SUS. Il vise à développer des drones sous-marins détecteurs et destructeurs de mines de prochaine génération.

Mais le projet le plus immédiat, à réaliser en coopération avec l’Otan, vise à la « mobilité militaire » en Europe, pour faciliter les mouvements de troupes en Europe en cas de crise, ce que la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, se plait à qualifier de « Schengen militaire ».

« Nous avons décidé d’accélérer. Je présenterai un plan d’action, ensemble avec la Commission (européenne) d’ici les prochaines semaines, j’espère avant la fin du mois, de façon à pouvoir avancer. C’est une priorité non seulement pour l’Union européenne, mais aussi pour l’Otan et les alliés de l’Otan », a souligné Mme Mogherini dans une allusion aux Etats-Unis.

Le Pentagone a en effet multiplié les déploiements de troupes en Europe pour dissuader une Russie considérée comme plus « agressive » depuis l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée, au printemps 2014, et souhaite voir les déplacements de ses GI’s facilités.

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