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L’Otan accepte de jouer un rôle dans la crise migratoire

Les ministres de la Défense des 28 pays de l’Otan ont approuvé jeudi le lancement de la planification d’une mission de surveillance en mer Egée afin d’avoir une vision de l’activité des passeurs de migrants entre la Turquie et la Grèce, a annoncé le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter.

L’Otan est prête à « soutenir et à participer à une opération » navale de surveillance en mer Egée, réclamée par l’Allemagne, la Grèce et la Turquie, a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse au siège bruxellois de l’Otan. « L’Otan et toutes les parties à la table ce matin ont indiqué la volonté de l’Otan de soutenir et participer à cette opération », a précisé M. Carter à l’issue d’une réunion avec ses homologues alliés.

« Nous recommandons que le Conseil de l’Atlantique Nord (la plus haute instance de l’Alliance atlantique) charge les autorités militaires de l’Otan de nous fournir différentes options », a ajouté le « patron » du Pentagone.

Ces options seront « examinées par le Comité militaire et reviendront au Conseil », a-t-il indiqué

« Les Etats-Unis soutiennent vigoureusement » cette initiative proposée par Berlin, Athènes et Ankara afin d’agir rapidement et les Etats-Unis sont tout à fait d’accord, car ce sont des vies humaines qui sont en jeu », a encore dit M. Carter.

Selon Berlin, une telle mission de surveillance en mer Egée a pour objectif d’avoir « une vision claire de la situation sur la côte turque », où l’activité des passeurs de migrants est florissante.

Si une telle opération de surveillance est effectivement mise sur pied, ce serait une première pour l’Otan, organisation militaire défensive qui avait jusqu’à ce jour refusé de s’impliquer directement dans la grave crise migratoire que connaît l’Europe, sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale.

L’Allemagne dirige actuellement une escadre de navires de guerre de l’Otan croisant en Méditerranée orientale, qui seraient engagés pour cette opération destinée à compléter le travail de l’agence européenne de surveillance des frontières de l’Union européenne, Frontex.

Selon les dernières statistiques publiées par le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), quelque 68.000 migrants sont parvenus à traverser la mer Egée pour entrer en Grèce depuis le début de l’année. L’écrasante majorité, soit 84%, sont des réfugiés, ressortissants de pays situés dans des zones de conflits. 200 personnes sont mortes ou sont portées disparues, selon le HCR.

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