Le Nigérian Mohammed Barkindo, secrétaire général de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole). © REUTERS/Waleed Ali

L’Opep se sent menacé par les militants du climat, « pire menace » pour le secteur du pétrole

Le secrétaire général de l’Opep a fustigé mardi à Vienne les attaques « non scientifiques » contre le secteur énergétique lancées par les militants de la cause climatique, y voyant « peut-être la pire menace » pour l’industrie pétrolière.

A mesure que le réchauffement climatique déclenche des épisodes météorologiques « extrêmes », « on voit croître une mobilisation de masse de l’opinion mondiale (…) contre le pétrole, complètement non scientifique », s’est lamenté le Nigérian Mohammed Barkindo, secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole.

« La société civile est induite en erreur, de sorte qu’on lui fait croire que le pétrole est la cause du changement climatique! C’est peut-être la pire menace pour notre industrie à l’avenir », s’est-il indigné, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion du cartel.

Il a aussi fait allusion à l’adolescente suédoise Greta Thunberg et au mouvement « Fridays For Future » à l’initiative de marches organisées dans le monde entier pour alerter sur l’urgence de lutter contre les dérèglements climatiques.

« On a vu dans les capitales européennes, y compris à Vienne (où l’Opep a son siège, NDLR), des enfants se mobiliser pour manifester dans les rues, au Parlement, devant les sièges des grands groupes pétroliers, lors des assemblées générales d’entreprises, en campagne contre notre industrie et le pétrole », s’est enflammé M. Barkindo.

Pour lui, cette mobilisation de l’opinion publique « prend graduellement en otage la transition énergétique elle-même, s’infiltrant dans les conseils d’administration et les gouvernements », jusqu’à « façonner certaines politiques ou décisions d’entreprises, y compris en termes d’investissements ».

A l’inverse, « nous croyons, nous, que l’industrie pétrolière fait partie de la solution au fléau du changement climatique », a conclu, sans autre détail, le secrétaire général de l’Opep.

Le cartel, qui réunit 14 pays producteurs emmenés par l’Arabie saoudite, représente environ un tiers de la production pétrolière mondiale.

L’Accord de Paris de 2015 prévoit de limiter l’élévation de la température moyenne de la planète bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, voire à 1,5°C.

Or, atteindre cet objectif impliquerait de réduire de près de 50% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 2010, ont calculé les experts du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), et donc de réduire drastiquement et rapidement le recours aux énergies fossiles… ce qui inclut le pétrole.

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