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L’Inde avait prévenu le Sri Lanka du risque d’attentats

Le Vif

New Delhi avait prévenu le Sri Lanka du risque d’attaques suicides plusieurs semaines avant les attentats de Pâques, sur la base de contenus « menaçants » liés au groupe jihadiste État islamique et saisis sur des suspects arrêtés en Inde, a rapporté jeudi à l’AFP une source informée du dossier.

La polémique enfle sur le manque de réactivité de Colombo en amont des attentats suicides, qui ont fait 359 morts et autour de 500 blessés dimanche, malgré la réception d’informations préalables cruciales. Le chef de la police avait émis une note d’alerte le 11 avril mais celle-ci n’avait pas été communiquée au Premier ministre et à d’autres ministres de haut rang.

L’Inde a envoyé plusieurs mises en garde au Sri Lanka, tous au moins deux semaines avant les attaques de Pâques contre trois églises chrétiennes et trois hôtels de luxe, a indiqué cette source.

New Delhi se basait sur des éléments – dont des vidéos – saisis lors de raids en 2018, au cours desquels sept hommes avaient été arrêtés dans la ville de Coimbatore (Tamil Nadu, sud), selon les médias indiens.

Les sept personnes arrêtées sont soupçonnées d’être en lien avec l’EI, organisation jihadiste qui a revendiqué les attentats au Sri Lanka.

« Les vidéos montraient un leader radical au Sri Lanka qui tenait des propos menaçants indiquant que des attaques suicides étaient possibles », a déclaré la source, qui a requis l’anonymat en raison du caractère sensible du dossier.

La source n’a pas nommé le leader en question. Plusieurs médias indiens ont rapporté que les vidéos montraient Zahran Hashim, chef du mouvement extrémiste sri-lankais National Thowheeth Jama’ath (NTJ), qui appelait à un régime islamique au Sri Lanka et dans le sud de l’Inde.

Colombo a attribué au NTJ la responsabilité des attentats de dimanche. Zahran Hashim semble être l’homme au centre de la vidéo publiée par l’EI lors de sa revendication des attaques.

« L’Inde était très inquiète car il y aurait pu avoir une attaque contre l’ambassade indienne à Colombo ainsi que contre des églises », a souligné la source informée du dossier.

Selon la presse indienne, le premier avertissement envoyé à Colombo remonte au mois de décembre.

AFP

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