L’éruption volcanique du piton « beaucoup plus intense » que les précédentes (IMAGES)

Stagiaire Le Vif

Ça chauffe sur l’île française de la Réunion. Après avoir provoqué 43 séismes en l’espace de 4 h, le piton de la Fournaise, qui culmine à 2 632 mètres d’altitude, est entré en éruption, ce dimanche 17 mai. La gendarmerie a bouclé le secteur, et seules les personnes munies d’accréditations peuvent pour l’instant se rendre sur le site.

Apparu il y a environ 530 000, le Piton fait partie des volcans les plus actifs de la Terre : on y enregistre en moyenne une éruption tous les huit mois depuis 1640. La dernière remonte à février dernier. Les coulées de lave s’étaient alors poursuivies une dizaine de jours. Cette fois, le phénomène pourrait se prolonger bien plus longtemps.

« Ça crache plus en hauteur »

L’activité volcanique s’avère en effet  » beaucoup plus intense «  que les fois précédentes, à en croire l’observatoire du piton de la Fournaise, dont le directeur affirme qu’elle semble partie  » pour durer « . Les estimations effectuées par satellite montrent un débit de 25 à 50 m3 par seconde, contre 8 à 10 m3 en février. Le panache monte quant à lui à plus de 4.000 mètres de haut.  » Le geyser est assez fourni, contrairement aux habitudes, où on a juste un fin filet de lave. Là, ça crache plus en hauteur « , a confirmé une habitante des lieux.  » On a l’impression qu’il y a plus de lave et le volcan produit beaucoup de bruit ! « 

En 2007, l’écoulement avait duré un plus d’un mois, tandis qu’en 1998, il s’était prolongé pendant six mois. C’est, à ce jour, le plus long jamais enregistré pour le Piton.

L’éruption actuelle partage d’ailleurs plusieurs similitudes avec celle de 1998 : la durée de phase de  » préparation  » (près d’un an), ainsi que les évènements survenus au cours de celle-ci, comme des séismes en profondeur, une importante émission de gaz, et un gonflement du cône volcanique, signe d’une remontée du magma.

Aucun risque pour la population

Si le niveau d’activité est très élevé, la population n’a toutefois rien à craindre. La lave ne présente aucun risque, car elle s’écoule actuellement dans une zone totalement inhabitée, en direction de l’océan Indien qu’elle pourrait atteindre d’ici quelques jours.

Les Réunionnais ne revivront donc pas le chaos de 1977, lorsque l’éruption avait provoqué l’évacuation préventive des habitations aux alentours et avait causé de nombreux dégâts matériels. De nombreux bâtiments, dont 33 habitations, une route nationale et 290 hectares de terres cultivées avaient été détruits. A.V.

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