L'accident s'est produit à un passage à niveau à Millas, dans les Pyrénées-Orientales, près de la frontière avec l'Espagne. © AFP

L’enquête se poursuit après la collision entre un train et un bus en France

Le Vif

L’enquête se poursuivait vendredi sur les causes de la collision entre un car scolaire et un train dans le sud-ouest de la France, qui a provoqué la mort de cinq enfants, l’un des accidents de ce type les plus graves en 35 ans dans ce pays.

L’accident a également fait dix-neuf blessés, dont six étaient toujours entre la vie et la mort, a déclaré le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux. Quatre écoliers ont péri jeudi. Un cinquième enfant, âgé de onze ans, est mort vendredi, a-t-il précisé au cours d’une conférence de presse dans la soirée.

Toutes les victimes n’avaient pas pu être identifiées dans un premier temps en raison de l’extrême violence du choc, les autorités parlant de « véritables scènes de guerre ».

L’autocar scolaire, qui transportait vingt-trois élèves d’un collège de Millas, a été percuté jeudi après-midi par un train qui circulait à 75 km/h, dans les limites autorisées, à un passage à niveau dans ce village situé près de la frontière espagnole.

C’est l’un des accidents les plus graves survenus au cours d’un transport d’enfants en France depuis le drame de Beaune en 1982 (53 morts dont 44 enfants).

Les circonstances exactes de la collision restent à déterminer. Le procureur a fait état de témoignages qui « vont majoritairement dans le sens de barrières qui étaient fermées » au passage à niveau traversé par le véhicule avant qu’il ne soit littéralement coupé en deux par le train.

La conductrice du car, âgée de 48 ans, assure, quant à elle, du contraire, selon son employeur. « Nous l’avons rencontrée hier (jeudi) soir sur son lit d’hôpital, elle était parfaitement lucide, elle nous a expliqué avoir traversé en toute confiance et en toute sérénité le passage à niveau, barrières ouvertes et feu clignotant éteint », a déclaré l’un des codirigeants des autocars Faur.

L’entreprise ferroviaire publique SNCF s’est aussitôt déclarée « choquée par les accusations graves » formulées « sans aucun élément tangible de preuve » par l’employeur.

Grièvement blessée, la conductrice du car n’a pas pu être entendue par les enquêteurs, a dit le procureur de la République. Son alcoolémie était négative, tout comme celle du conducteur du train, a-t-il précisé.

– C’est trop dur’ –

Les enquêteurs continuaient à appeler à la plus grande prudence sur ce point et attendaient le résultat des examens et des expertises techniques avant de se prononcer.

L’émotion restait extrêmement vive dans la région.

Tandis que le Premier ministre Edouard Philippe s’est rendu sur place dès jeudi soir avec plusieurs membres du gouvernement, le président Emmanuel Macron a exprimé vendredi de Bruxelles « la solidarité de la Nation » avec les victimes et leurs proches.

Tous les enfants venaient du même endroit : Saint-Féliu-d’Avall, une bourgade d’un peu plus de 2.000 habitants située à quelques kilomètres de Millas.

Dans la rue vendredi, des personnes pleuraient. « On est tous choqué, ils passaient tous les jours par là, ce sont des enfants qu’on côtoie tous les jours », racontait, très émue, Maria Baptiste, une mère au foyer.

« On ne parle que de ça, personne ne comprend ce qu’il s’est passé et on tourne en rond tant qu’on ne saura pas », renchérissait Pierre Alvarez, un boulanger de Saint-Féliu-d’Avall.

Vendredi matin, le collège a rouvert ses portes pour permettre aux élèves de commencer leur travail de deuil.

Une cellule médico-psychologique composée d’une soixantaine de personnes a été mise en place pour les accueillir.

Lilou, une élève dont le meilleur ami a été légèrement blessé dans l’accident, était toujours sous le choc, en pleurs, au bras de sa mère. « Je n’ai pas de mots, je ne sais pas quoi dire, je pense aux familles, à tous ces enfants, c’est trop dur », confiait cette dernière, Sabrina Mesas, au bord des larmes.

Ce travail de deuil et d’accompagnement incombe aussi aux enseignants, eux-mêmes bouleversés par l’accident et parfois démunis face à la réponse à apporter à leurs élèves. « Je ne sais même pas comment je vais m’y prendre. J’essaie de tenir le coup et on verra bien », déclarait l’un des professeurs.

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