Sofiène Chourabi et Nadhir Ktari © Belga Image

L’EI affirme avoir exécuté deux journalistes tunisiens

La branche libyenne de l’organisation Etat islamique (EI) a affirmé jeudi avoir exécuté deux journalistes tunisiens portés disparus en Libye depuis septembre, une annonce qui a suscité l’horreur en Tunisie.

Dans un communiqué comportant des photos de Sofiène Chourabi et Nadhir Ktari, publié sur des forums jihadistes, le groupe affirme avoir « appliqué la loi d’Allah » à leur encontre.

L’authenticité des images n’a pas pu être vérifiée de source indépendante et le ministère tunisien de l’Intérieur n’était pas en mesure de confirmer l’information dans l’immédiat. « Nous n’avons rien pour l’instant », a dit son porte-parole.

L’identité des ravisseurs de Sofiène Chourabi et Nadhir Ktari, portés disparus depuis le 8 septembre, était inconnue. En octobre, le ministre tunisien des Affaires étrangères Mongi Hamdi avait exhorté la Libye à retrouver « au plus vite » les deux journalistes, en lui faisant porter « l’entière responsabilité » de leur sécurité.

Dans le communiqué signé du « service de communication de la province de Barqa », le groupe accuse les deux Tunisiens de travailler pour « une chaîne satellitaire qui combat la religion ».

Une image montre les deux jeunes hommes au moment de leur « arrestation » aux côtés d’un homme armé en treillis, le visage encagoulé.

La quatrième et dernière photo, légendée « Application de la loi de Dieu à l’encontre de Chourabi et Ktari », n’est pas nette. On peut y deviner un tir partant en direction d’une personne qui semble être agenouillée, ainsi que l’emblème « Il n’y a de dieu que Dieu et Mahomet est son prophète ».

Selon le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Néji Bghouri, les deux jeunes hommes travaillaient pour une nouvelle chaîne tunisienne, First TV.

Sofiène Chourabi, un blogueur et journaliste très actif lors de la révolution tunisienne de janvier 2011, et le photographe Nadhir Ktari avaient été détenus une première fois le 3 septembre près de Brega, dans le nord-est de la Libye, et libérés quelques jours plus tard à la suite de l’intervention des autorités tunisiennes, selon la diplomatie tunisienne.

Selon l’organisation Reporters sans frontières (RSF), les deux hommes avaient ensuite été arrêtés une nouvelle fois par une milice. Ils auraient disparu dans la région d’Ajdabiya (est de la Libye) le 8 septembre.

La nouvelle a provoqué des réactions horrifiées en Tunisie, notamment sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes disaient leur choc et leur incrédulité et se raccrochaient à l’absence de confirmation officielle pour espérer que l’information soit fausse.

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