Patrick Devedjian en 2009. © Belga

L’Allemagne a « pris nos Juifs », « nous rend des Arabes », dérape un ex-ministre français

Le Vif

Les Allemands nous ont pris nos Juifs et nous rendent des Arabes, a lancé vendredi un ancien ministre français de droite, Patrick Devedjian, dans un dérapage qui se voulait, selon lui, une « boutade » sur les réfugiés syriens ou irakiens.

« Ils nous ont pris nos Juifs, ils nous rendent des Arabes », a lâché incidemment le député du parti Les Républicains (LR) de l’ancien président Nicolas Sarkozy, lors d’une conférence de presse.

Il s’est ensuite rapidement excusé dans un tweet pour « cette boutade humoristique (…) effectivement déplacée ». « Je la regrette d’autant plus que j’organise moi-même l’accueil des malheureux réfugiés », a-t-il ajouté.

La France s’est engagée à accueillir 24.000 réfugiés sur deux ans, dont un millier ont commencé à arriver depuis mardi en provenance d’Allemagne.

Issu d’une famille arménienne, Patrick Devedjian a appartenu dans sa jeunesse à un groupuscule étudiant d’extrême droite, avant de se convertir au libéralisme.

Agé de 71 ans, il a été ministre à plusieurs reprises, à des portefeuilles secondaires, sous les présidences de Jacques Chirac (1995-2007) et Nicolas Sarkozy (2007-2012). Il dirige aujourd’hui les Hauts-de-Seine, le département le plus riche de France, limitrophe de Paris.

A la fin du mandat de Nicolas Sarkozy, alors que les deux hommes s’étaient brouillés, il avait reproché au président une dérive « droitière ».

Depuis que la chancelière allemande Angela Merkel s’est saisi du dossier des réfugiés syriens, plusieurs voix critiques se sont élevées en France, où subsiste une certaine germanophobie.

« Je pense que ce que fait Mme Merkel c’est un leurre et que nous le paierons cher », a aussi déclaré vendredi le confondateur du Parti de gauche (gauche radicale) Jean-Luc-Mélenchon, accusant d' »opportunisme » la chancelière.

Le week-end dernier, la chef de file de l’extrême droite Marine Le Pen avait pour sa part reproché à l’Allemagne de laisser entrer les réfugiés pour avoir des « esclaves » de travail.

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