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Khamenei sclérose un peu plus les négociations historiques autour du nucléaire iranien

Stagiaire Le Vif

En pleine négociation finale le 3 juillet dernier avec les représentants du groupe des « 5+1 » (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), l’Iran a annoncé avoir besoin de 190 000 centrifugeuses pour mener à bien son projet nucléaire civil. Problème : les Etats-Unis veulent limiter leur nombre à 10 000, a déclaré le guide suprême iranien Ali Khamenei, d’après les médias locaux.

« Leur objectif est qu’on accepte une capacité de 10 000 SWU ( unité de travail de séparation) ce qui représente 10 000 centrifugeuses de type ancien que nous possédons déjà », a lancé le guide suprême iranien Ali Khamenei dans un discours, lundi soir, devant les responsables du pays.

« Nos responsables disent que nous avons besoin de 190 000 centrifugeuses. Peut-être pas aujourd’hui, dans deux ans ou dans cinq ans, mais c’est le besoin incontestable du pays (…) Ce besoin doit être assuré », a ajouté Ali Khamenei. Le numéro un iranien, qui a le dernier mot dans les grandes affaires politiques de son pays, avait apporté son soutien, lundi dernier, aux négociateurs nucléaire iraniens, arguant qu’ils défendraient « les droits de la nation ».

Bras de fer et tensions internes

Réunis pendant près de deux semaines pour un sixième round de pourparlers, les représentants des Six et de l’Iran espèreraient toujours trouver un accord après dix ans de tensions internationales.

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La chute du régime irakien voisin et l’instauration d’un califat par l’Etat islamique aurait pourtant dû inciter les différentes parties à régler le conflit au plus vite, afin de ne pas déstabiliser davantage la région. Le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, présent à Vienne, avait ainsi qualifié la crise du nucléaire de néfaste au « règlement des problèmes communs ».

Malgré cela, le fossé entre les deux parties semble quasi impossible à combler pour le moment, d’après Euronews.

Côté occidental, le souhait reste le même : l’Iran doit respecter les règles de non-prolifération et garantir de ne pas chercher à se doter de la bombe nucléaire, comme l’en accusent Israël et Washington. « Certains de nos désaccords concernent des points fondamentaux », avouait le président iranien, Hassan Rohani. Mais « l’Iran continuera à enrichir de l’uranium, il n’y a aucun doute à ce sujet. Personne ne doit même imaginer un instant le contraire. C’est une question réglée, qui ne se pose donc pas. »

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Pourtant, le groupe des « 5+1 » ne cesse de se poser cette question, Etats-Unis en tête. Bien conscient de la sensibilité du dossier dans son pays, le président Obama souhaite rester ferme à quelques encablures des élections partielles de novembre. D’autant qu’en cas de prise de contrôle du Sénat par les Républicains, hostiles à un accord avec l’Iran, sa marge d’action serait indéniablement réduite.

A Téhéran, le président Hassan Rohani sait lui aussi que ses adversaires conservateurs attendent avec impatience le moindre signe de faiblesse de ses représentants face aux Occidentaux. Sans doute est-ce pour cela qu’il a tenu à rencontrer, dès l’ouverture des négociations, certains d’entre eux pour tenter d’éviter toute dissension interne, comme le rapporte le quotidien français Le Monde.

Un report presque inévitable

Conseiller à la sécurité nationale de l’ancien président Bill Clinton entre 1997 et 2001, Sandy Berger déclarait à Euronews avoir le sentiment que les Iraniens feraient quelques concessions. « Ils veulent maintenir un certain degré d’enrichissement, mais je pense que la pression sur eux est telle qu’on peut parvenir à un accord », convenait-il.

Car « l’Iran aurait intérêt à conclure au plus vite des négociations qui mèneraient à la levée des sanctions internationales », souligne Le Monde. En effet, depuis 2006, ces dernières lui auraient fait perdre près de 3 milliards d’euros par mois, d’après le secrétaire d’Etat américain John Kerry, et un accord final pourrait permettre le retour de l’argent de la vente du pétrole, bloqué à l’étranger, selon le blog du Monde.

Face aux difficultés de tractation, « un report de la date-butoir de juillet pourrait être nécessaire pour arriver à un accord », observe Stefan Grobe, correspondant Euronews aux Etats-Unis. La date du 20 juillet est d’ores et déjà évoquée, « mais tant l’Iran que les puissances internationales pourraient alors devoir faire face à des pressions politiques intérieures pour obtenir des concessions supplémentaires… ce qui aurait pour effet de compliquer encore plus les négociations. »

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