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Juppé, favori pour la présidentielle, critique l’Iran et l’Arabie Saoudite

L’ancien Premier ministre français Alain Juppé, favori des sondages pour la présidentielle de 2017, a affirmé jeudi n’avoir « aucune sympathie » pour les régimes saoudien et iranien, renvoyant dos à dos les deux puissances moyen-orientales rivales.

« Nous avons au Proche-Orient des intérêts politiques et stratégiques, des intérêts commerciaux et économiques, ce qui nous conduit à parler avec les différents Etats de cette région », a déclaré M. Juppé, lors du deuxième débat télévisé de la primaire de la droite.

Il s’est dit « d’accord » avec l’ancien président Nicolas Sarkozy, son principal rival à droite. « La politique étrangère ça ne consiste pas à couper les ponts avec tous ceux qui ne partagent pas nos conviction », a-t-il dit.

« Je n’ai aucune sympathie pour le régime saoudien, le traitement qu’il réserve à la femme, l’application systématique de la peine de mort… Et je n’ai pas davantage de sympathie pour le régime iranien qui joue un rôle très déstabilisateur dans la région, en soutenant les Houthis au Yémen, le Hezbollah au Liban, les milices chiites en Irak, et également le régime de Bachar al-Assad en Syrie ». »Il faudra leur dire très clairement ce que nous attendons: leur implication dans la lutte contre l’Etat islamique, premièrement et deuxièmement, nous n’accepterons pas en France l’arrivée de capitaux étrangers destinés à financer des mosquées ou des imams salafistes », a-t-il poursuivi.

Tandis que d’autres candidats de droite ont multiplié les attaques contre les pays du Golfe persique, notamment les anciens ministres Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire, Nicolas Sarkozy a pour sa part proposé un sommet diplomatique.

« Si vous pensez qu’on va régler le drame de l’affrontement entre les sunnites et les chiites en refusant de parler avec l’Arabie Saoudite et en refusant de parler avec Téhéran, c’est que vous ne comprenez pas cette situation », a-t-il dit, proposant « une grande conférence » avec les deux pays et la Russie.

Pressé par Bruno Le Maire de donner son opinion sur le virage qu’aurait opéré la diplomatie française sous François Hollande en faveur de l’Arabie Saoudite, M. Sarkozy a jugé que M. Hollande avait « fait une grave erreur en choisissant les sunnites d’Arabie Saoudite contre les chiites » en Iran.

Sarkozy ciblé par ses concurrents

L’ancien président français Nicolas Sarkozy a été sous le feu des critiques des autres candidats à la primaire de droite lors d’un deuxième débat télévisé musclé jeudi, mis en cause pour sa politique migratoire et son exercice du pouvoir.

L’enjeu de cette primaire est essentiel. Les sondages prédisent que son vainqueur aura toutes les chances de l’emporter au deuxième tour de l’élection présidentielle en mai face à la candidate du parti d’extrême droite Marine Le Pen, alors que la gauche paraît en plein marasme.

Plus virulents que lors du premier débat, les échanges ont débuté sur la question de l’immigration, après le démantèlement de la « Jungle » de Calais, vaste bidonville dans le nord de la France, et avec la formation d’un camp de fortune à Paris où se concentrent des milliers de migrants.

Plusieurs des sept candidats, six hommes et une femme, ont réclamé la dénonciation des accords bilatéraux du Touquet, qui placent sur le sol français la frontière franco-britannique, signés par Nicolas Sarkozy en 2003.

« La plupart des migrants veulent aller en Angleterre. Il faut donc aller en Angleterre, voir (le Premier ministre) Theresa May et renégocier avec elle ces accords », a rétorqué l’ancien président de la République.

Autre angle d’attaque, la manière de gouverner de Nicolas Sarkozy ou sa décision de se représenter après avoir été battu par le socialiste François Hollande en 2012. « Pour moi être présidente, ce n’est pas gesticuler sur l’actualité aux dépens du long terme », a ainsi glissé une ancienne de ses ministres, Nathalie Nathalie Kosciusko-Morizet. « Certains avaient fait la promesse de ne jamais se représenter s’ils étaient battus », a renchéri Bruno Le Maire.

« Aucun ne m’a supplié de quitter le gouvernement », a ironisé M. Sarkozy face aux attaques de ses anciens ministres.

Dans une pique indirecte au favori de cette première primaire de la droite, l’ancien Premier ministre Alain Juppé, âgé de 71 ans, Nicolas Sarkozy a assuré que s’il était élu en 2017, il ne se représenterait pas en 2022, à l’âge de 67 ans.

L’ancien chef de l’Etat est actuellement donné perdant par les sondages dans cette primaire face à Alain Juppé, qui se présente comme la meilleure figure capable de rassembler les voix de la droite modérée, du centre et aussi des déçus du président socialiste François Hollande.

Le maire de Bordeaux (sud-ouest) n’a pas hésité à agiter le chiffon rouge d’une victoire de l’extrême droite en 2022 en cas d’échec de la droite en 2017.

Un troisième débat est prévu le 17 novembre avant le premier tour de la primaire, le 20 novembre. Un quatrième opposera les deux finalistes avant le second tour du 27 novembre.

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