Une patrouille de la Monuc à Bunia, chef-lieu du district d'Ituri dans la province Orientale de RDC. © V.Genot

Joseph Kabila souhaite que l’ONU entame le retrait des Casques bleus de RDC

Le président congolais Joseph Kabila a exprimé son souhait de voir les Nations unies entamer le retrait de leurs Casques bleus de son pays, en invoquant la fin de la « guerre classique » qui sévissait en République démocratique du Congo (RDC).

« S’agissant de la coopération avec les Nations unies en matière de maintien de la paix, le gouvernement a récemment procédé, avec les Nations unies, à une revue stratégique de la présence des Forces de la Monusco sur le sol congolais, prenant pour cela en compte l’évolution de la situation sur le terrain et la montée en puissance des Forces Armées de la République démocratique du Congo » (FARDC), a-t-il affirmé lundi lors d’un discours prononcé devant les deux chambres du parlement réunies en congrès.

Selon M. Kabila, cette revue « a conforté la position du gouvernement » congolais qui estime que « la situation sécuritaire qui, à l’époque, avait justifié le déploiement d’un si grand contingent des forces internationales dans notre pays a, depuis lors, fondamentalement changé pour le mieux ».

« Les risques de sécurité qui exigent aujourd’hui une attention prioritaire sont ceux liés à la présence de ce qui reste des groupes armés étrangers, singulièrement les ADF-Nalu et les FDLR », a-t-il ajouté en évoquant les rebelles ougandais musulmans des Forces démocratiques alliées (ADF) et les Forces démocratiques de Libération du Rwanda, un mouvement composé de rebelles hutu rwandais, tous deux actifs dans les deux provinces du Kivu (est). Pour le président congolais, « la gestion de ces risques exigent certes une expertise et un équipement spécialisé pour lequel le concours des Nations unies demeure le bienvenu, mais elle ne justifie cependant pas le maintien sur notre sol d’un contingent de 20.000 hommes » – les effectifs actuels des Casques bleus de la Mission de l’ONU au Congo (Monusco).

« L’heure est donc venue d’amorcer la réduction du nombre des Casques bleus sur notre territoire », a ajouté M. Kabila. « Le contraire ne s’expliquerait pas pour un pays où il n’y a plus de guerre classique, où la protection des civils relève désormais plus des opérations de police que des opérations militaires et dont la situation sécuritaire générale s’est améliorée au point de lui permettre de se porter au secours d’autres frères et soeurs en détresse, comme il le fait si bien en République centrafricaine, où les contingents des FARDC et de la Police nationale congolaise sont déployés sous la bannière des Nations-Unies, à la satisfaction de tous », a-t-il souligné.

Le mandat actuel de la Monusco, la plus importante et la plus coûteuse opération onusienne de maintien de la paix, expire à la fin mars 2015. Les Nations unies sont présentes depuis quinze ans en RDC, avec des effectifs et un mandat sans cesse renforcés.

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