Jo Cox © Belga

Jo Cox, une étoile montante du Labour venue de l’humanitaire

Le Vif

Militante pour le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne, avocate de la cause des réfugiés, la députée britannique Jo Cox, 41 ans, tuée jeudi par balles dans le nord de l’Angleterre, était une « étoile montante » du parti travailliste.

La jeune parlementaire, menue, visage mutin et longs cheveux bruns, a succombé à la mi-journée à ses blessures après avoir été attaquée par un homme dans un village du nord de l’Angleterre, Birstall, où elle avait pour habitude de rencontrer régulièrement ses administrés.

Selon plusieurs témoins, le meurtrier aurait crié « le Royaume-Uni d’abord » à cette élue qui n’avait de cesse de faire l’éloge de la diversité.

Comme nombre de ses pairs travaillistes, Jo Cox, mariée et mère de deux jeunes enfants, s’était engagée dans la campagne pour défendre le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne en vue du référendum du 23 juin.

« L’UE n’est peut-être pas parfaite et elle a de toute évidence besoin de réformes, mais risquer tous les avantages de notre appartenance à l’Europe pour plonger dans les ténèbres ne me semble pas très patriotique », a-t-elle écrit dans un billet publié récemment sur son site internet.

En parcourant ce dernier, on découvre une femme qui avait également fait sienne la cause des réfugiés syriens, fidèle à un parcours qui l’avait vue arpenter le monde pour se mettre au service de diverses causes humanitaires.

Née en 1974 à Dewsbury dans le nord de l’Angleterre, Cox grandit dans le comté du Yorkshire de l’ouest, avant de partir à Cambridge pour faire ses études.

Diplômée en 1995, cette passionnée de politique contribue à lancer le mouvement pro-UE « Britain in Europe », puis s’engage dans le milieu associatif.

Pendant une décennie, elle occupe différents postes dans des organisations internationales, dont Oxfam ou Save the Children, travaillant en Europe, aux Etats-Unis et dans des zones de conflits.

Ardente militante des droits des femmes, elle avait fait partie du réseau Labour Women’s Network, encourageant l’entrée des femmes dans la vie publique.

« Combattre la haine qui l’a tuée »

En 2008, elle avait travaillé dans la campagne du parti démocrate pour l’élection de Barack Obama à la Maison Blanche.

Au Parlement britannique, elle faisait partie de la commission sur la gouvernance locale, mais aussi du groupe des amis de la Syrie, et participait à des travaux sur les Territoires palestiniens ou le Pakistan.

Pour son premier discours à Westminster après son élection en mai 2015 dans la circonscription de Batley et Spen, elle avait fait l’éloge de l’immigration, facteur selon elle « d’amélioration » des communautés locales.

Pugnace, déterminée, Cox était considérée par ses collègues travaillistes comme l’une des « étoiles montantes » du Labour, selon le journal The Independent.

« Jo était aimée de tous à Westminster, pas seulement de ses collègues du Labour, mais de tous au Parlement », a déclaré le chef du parti Jeremy Corbyn en condamnant le meurtre « horrible » de l’élue.

Cox partageait son temps entre son bateau sur la Tamise et sa maison dans sa circonscription. En dehors de ses activités politiques, elle appréciait l’escalade, la course à pied et le vélo.

« Jo croyait en un monde meilleur », a déclaré son époux Brendan dans un communiqué publié peu après sa mort. « Elle aurait voulu deux choses plus que tout. La première, que nos chers enfants soient baignés d’amour, la deuxième, que nous nous unissions tous pour combattre la haine qui l’a tuée ».

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