© Getty Images/iStockphoto

Jeune et emploi : « Si on ne fait rien, c’est une génération entière qui sera perdue »

Le Vif

L’écart de revenus entre les générations en Europe s’est profondément creusé au détriment des jeunes et, sans aucune politique adéquate, « une génération entière pourrait ne jamais s’en remettre », déplore le FMI dans une étude dévoilée mercredi.

Depuis 2007, l’inégalité moyenne de revenus au sein de l’Union européenne est restée globalement stable mais en examinant de près les données, le Fonds monétaire international (FMI) a découvert que cette apparente stabilité résultait de deux tendances opposées: les revenus des jeunes de 18 à 24 ans –qui ont certes retrouvé leur niveau d’avant crise mondiale– ont stagné quand ceux des 65 ans et plus ont augmenté de 10% grâce à une bonne préservation de leurs retraites. « Pour réduire le risque que les jeunes deviennent pauvres et souffrent de pertes de revenus à vie, faciliter leur intégration sur le marché du travail est essentiel », commente le FMI.

Par conséquent, l’institution de Washington préconise des mesures incitatives pour embaucher les jeunes, incluant la réduction de charges sociales ou des crédits d’impôts pour les revenus les plus faibles.

« Une meilleure intégration des jeunes au marché de l’emploi requiert également l’amélioration et l’adaptation de leurs compétences », ajoute-t-elle. « Si l’on n’agit pas, une génération pourrait ne jamais s’en remettre », prévient Christine Lagarde, directrice du FMI dans un blog consacré à l’inégalité et à la pauvreté à travers les générations en Europe. « Aujourd’hui, près d’un jeune sur cinq recherche toujours du travail en Europe », rappelle-t-elle, soulignant qu’il ne s’agit pas d’opposer un groupe de population à un autre. « Construire une économie qui marche pour les jeunes crée des fondations plus solides pour tout le monde », poursuit-elle. « Et réduire les inégalités à travers les générations va de pair avec une croissance durable et une confiance retrouvée au sein de la société ».

De manière plus positive, la dirigeante du FMI cite l’exemple de l’Allemagne où les programmes d’apprentissage ont fait leurs preuves depuis longtemps pour intégrer de manière durable les jeunes au marché de l’emploi. « Un autre bon exemple », selon elle, est celui du Portugal, qui exempte le tout premier emploi des jeunes de taxes sociales pendant trois ans. « Même si le chômage des jeunes reste élevé, cette mesure va dans le bon sens », conclut-elle.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire