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Italie: vers un gouvernement antisystème dimanche ou lundi

Le Vif

Luigi Di Maio et Matteo Salvini, les deux chefs de file antisystème en Italie, se sont retrouvés vendredi pour discuter du programme et de la composition d’un gouvernement commun qui pourraient être annoncés dimanche ou lundi.

Juste avant sa réunion avec le chef du Mouvement 5 étoiles (M5S), M. Salvini, patron de la Ligue (extrême droite), a déclaré à la presse que l’engagement était d’aboutir à un accord « le plus vite possible ». Selon les médias italiens, les deux hommes devraient rendre compte de l’avancée de leurs discussions dimanche au président Sergio Mattarella, qui pourrait le cas échéant nommer dès lundi le chef de gouvernement sur lequel ils se seront accordés. Mais alors que l’alliance crée des remous au sein de l’aile gauche et d’une partie de l’électorat du M5S, Davide Casaleggio, l’éminence grise du mouvement, a promis vendredi qu’un éventuel accord serait soumis à un vote par internet des militants inscrits, sans préciser quand.

Selon la presse, les deux partis s’accordent sur la nécessité de revenir sur une réforme retardant progressivement l’âge de la retraite et le M5S est disposé à suivre la ligne dure de la Ligue en matière de lutte contre l’immigration. Les deux partis seraient prêts à des concessions pour appliquer leurs deux mesures phares, qui paraissent pourtant difficilement compatibles dans le 2e pays le plus surendetté de l’eurozone: une baisse drastique d’impôts pour la Ligue et l’adoption d’un revenu universel pour le M5S. En revanche, les divergences persistent sur l’ampleur des mesures de moralisation de la vie publique réclamées par le M5S.

Quant à l’Union européenne, « nous voulons rester dans l’euro et dans l’Europe. Mais nous répétons qu’il faut rediscuter certains traités », a expliqué Vincenzo Spadafora, conseiller politique de M. Di Maio.

Sur le gouvernement en lui-même, M. Spadafora a évoqué une équipe resserrée avec « moins de 20 ministres », mais aucun nom ne s’imposait dans la presse.

Pour le poste de chef du gouvernement, MM. Di Maio et Salvini semblent exclus et les deux partis disent chercher une personnalité qui ne soit affiliée ni à l’un ni à l’autre mais qui soit quand même politique, et susceptible d’offrir des garanties à l’étranger. Et pour la composition de l’équipe, les deux partis doivent aussi s’entendre sur leurs poids relatifs: face aux plus de 32% obtenus par le M5S, M. Salvini s’appuie depuis deux mois sur les 37% de la coalition de droite, mais la Ligue n’a de fait obtenu que 17%.

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