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Italie : Monti va présenter sa démission, Berlusconi revient en politique

Le président du Conseil italien Mario Monti a annoncé samedi au président Giorgio Napolitano qu’il avait l’intention de présenter sa démission « irrévocable » une fois approuvée la loi de stabilité budgétaire, a indiqué dans un communiqué le Quirinal, la présidence de la République.

M. Monti « ne juge pas possible de poursuivre son mandat et a manifesté en conséquence son intention de présenter sa démission », déclare le communiqué, qui fait suite à l’annonce de Silvio Berlusconi qu’il va se présenter aux prochaines élections législatives. Le chef du gouvernement s’est entretenu pendant plus d’une heure samedi soir avec le président italien.

M. Monti « vérifiera le plus vite possible » si les forces politiques qui n’entendent pas assumer la responsabilité d' »une crise aux conséquences plus graves, aussi au niveau européen », sont prêtes à « contribuer à l’approbation de la loi de stabilité budgétaire dans des délais brefs », indique le communiqué.

« Aussitôt après, le président du Conseil fera en sorte, une fois que le Conseil des ministres aura été entendu, de formaliser sa démission irrévocable et de la remettre dans les mains du chef de l’Etat », ajoute le texte.

Berlusconi fait son retour en politique « pour gagner »

L’ancien président du Conseil Silvio Berlusconi, 76 ans, a créé la surprise samedi en annonçant qu’il entendait se présenter comme candidat du centre-droit aux élections législatives de 2013, qui en principe doivent avoir lieu en mars.

« J’entre en scène pour gagner », a-t-il dit à quelques journalistes italiens, mettant fin à un suspense entretenu depuis plusieurs semaines. « Quand je faisais du sport, quand je travaillais et que j’étudiais, je ne suis jamais entré en compétition pour avoir une bonne place, mais toujours pour vaincre », a-t-il dit. « J’espère pouvoir être en mesure d’expliquer aux Italiens qu’il y a besoin d’une force qui dispose de la majorité pour changer les règles de la Constitution », a-t-il poursuivi.

Il a annoncé une réunion dimanche de son parti de centre droit, Peuple de la Liberté (PDL), ainsi que des contacts avec son ex-allié populiste, la Ligue du Nord, en espérant « parvenir à une décision qui puisse nous permettre de voter ensemble pour le même candidat ».

Le Cavaliere, 76 ans, avait annoncé fin octobre qu’il renonçait à se présenter au poste de chef du gouvernement. Mais mercredi soir, il assurait être « assailli de demandes des siens pour revenir au premier plan », ajoutant vouloir sauver une « Italie au bord du précipice », minée par le chômage et l’alourdissement de la fiscalité.

Dans cette déclaration improvisée, le Cavaliere a rejeté les critiques du chef du centre gauche, Pierluigi Bersani, qui l’avait traité d' »irresponsable » : « Bersani a déjà commencé la campagne électorale, et, selon moi, nous avons fait preuve d’un haut sens des responsabilités ». M. Bersani a été choisi comme candidat à l’issue de primaires au sein du parti démocrate (PD) et les sondages le donnent largement vainqueur en cas d’élections au printemps.

M. Berlusconi a annoncé vouloir présenter aux élections de « nombreux visages nouveaux », « car il y a de nombreuses personnes qui ont le droit de se sentir fatiguées ». Il a dit avoir pris déjà de nombreux contacts dans le monde de l’entreprise, du sport et de l’université.

En marge d’une soirée à La Scala, vendredi soir, le président du Conseil italien, Mario Monti, avait ironisé sur Berlusconi, en relevant que « le Roi Soleil s’était un peu éloigné » de lui. En pleine crise des marchés européens, le Cavaliere avait accepté il y a un an de s’effacer pour permettre au gouvernement de techniciens de Mario Monti de parer aux menaces financières contre l’Italie. Le centre droit avait soutenu comme le centre gauche le gouvernement Monti.

Des législatives sont prévues au printemps 2013, et le Cavaliere, lance ainsi officiellement sa sixième candidature au poste de Premier ministre.

Les députés du Peuple de la Liberté (PDL) s’étaient spectaculairement abstenus à deux reprises, jeudi, lors de votes de confiance sur des projets de loi au parlement.

M. Monti devait s’entretenir dans la soirée de samedi au Quirinal avec le président de la République Giorgio Napolitano.

Levif.be, avec Belga

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