Daniela Poggiali © Belga

Italie: l’infirmière soupçonnée de 38 meurtres acquittée en appel

Le Vif

Une infirmière de 45 ans, condamnée à la perpétuité pour le meurtre d’une patiente et soupçonnée de nombreux autres faits similaires, a été acquittée vendredi en appel, ont annoncé samedi les médias italiens.

Daniela Poggiali, dont le visage blond a fait à plusieurs reprises la une des journaux italiens, avait été arrêtée en octobre 2014 à Lugo, près de Ravenne (nord), et condamnée en mars 2016 à la perpétuité.

La publication dans la presse de photos où elle pose toute souriante à côté de cadavres de patients tout juste décédés a aussi ajouté à son image trouble en Italie.

Aux urgences de Lugo, elle était toujours avenante avec les familles des patients et semblait infatigable, mais se montrait plus froide et désagréable avec ses collègues.

Et pendant les trois premiers mois de 2014, 38 des 83 décès enregistrés dans son service sont survenus lorsqu’elle était de garde, alors que la moyenne des autres infirmières ne dépassait pas 10.

Début avril, une série de coïncidences troublantes a alerté les services sanitaires. Et quand une patiente de 78 ans est décédée peu après la prise de service de l’infirmière, une enquête a été ouverte.

L’autopsie a révélé que le décès était dû à l’injection d’une dose massive de chlorure de potassium. Selon l’accusation, il ne pouvait s’agir d’une erreur et Daniela Poggiali était la seule à avoir pu faire l’injection.

Le chlorure de potassium n’étant détectable que dans les jours qui suivent le décès, les autres cas de décès suspects relevés par le parquet — une dizaine ces quelques mois — n’ont pas été ajoutés au dossier.

Mais une contre-expertise sur le décès incriminé menée à la demande de la défense a conclu que si l’injection avait eu lieu comme l’assure l’accusation, la patiente aurait dû décéder en quelques minutes, et non pas en une heure comme cela a été le cas.

« Les faits ne subsistent pas », a conclu vendredi la cour d’assises d’appel de Bologne en prononçant l’acquittement.

L’ancienne infirmière a été libérée dans la soirée, après près de trois ans d’incarcération. « Ils m’ont décrite comme quelqu’un que je ne suis pas, et maintenant je vais pouvoir reprendre ma vie en main », a-t-elle déclaré à la presse.

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