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Israël-Palestine: Reynders ressent une « véritable volonté » d’arriver à un accord

Le Vif

Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a ressenti lors de sa visite de travail au Moyen-Orient une « véritable volonté d’aboutir à un accord » dans le chef des deux parties concernées par les négociations du processus de paix israélo-palestinien.

Ces négociations, qui avaient repris fin juillet après quasiment trois ans d’interruption en raison de profonds désaccords, traversent actuellement une phase de tension. Les deux camps divergent en effet toujours quant à la base sur laquelle les pourparlers doivent se dérouler, ainsi que sur les questions de la colonisation juive des territoires palestiniens et du partage de ces territoires.

M. Reynders, venu faire part de l’expérience dont dispose l’Europe dans la résolution de conflits, a demandé à ses interlocuteurs, tant israéliens que palestiniens, de poursuivre les négociations et d’éviter toute action susceptible de nuire à leur bon déroulement. Il a également rappelé que la Belgique était favorable à un accord fondé sur la coexistence de deux Etats indépendants, vivant dans la paix et la sécurité. « Une solution qui prendrait en compte la question des Palestiniens qui vivent actuellement en Israël et des colons israéliens qui se trouvent en Palestine », a précisé le chef de la diplomatie belge. « Si un accord n’est pas conclu lors de ces négociations, la solution à deux Etats sera de plus en plus compromise », a estimé le ministre, qui a cependant refusé de parler de « dernière chance ».

Didier Reynders n’a par ailleurs pas exclu qu’une initiative internationale, ou du moins américaine, soit prise au début de l’année prochaine pour tenter de rapprocher les points de vue des deux camps. Il a également salué le travail effectué par le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, qui est parvenu à relancer les négociations.

Auprès de ses interlocuteurs palestiniens, M. Reynders a insisté sur le fait qu’un progrès politique était nécessaire pour que des entreprises se décident à investir. A ce propos, le chef de la diplomatie belge a rappelé qu’il souhaitait organiser au premier trimestre 2014 une conférence sur le Moyen-Orient à Bruxelles pour associer les entreprises privées européennes au processus de paix. Lors d’un entretien organisé à Amman en Jordanie, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a assuré au ministre la participation de son gouvernement à cette conférence.

M. Abbas a aussi marqué son accord avec la proposition du gouvernement belge de rehausser le statut de la Délégation générale palestinienne auprès de la Belgique, du Luxembourg et de l’Union européenne. Celle-ci est donc devenue la « Mission de Palestine » et son chef de mission porte dorénavant le titre d’Ambassadeur.

Lors de son passage en Territoire palestinien, le ministre a visité des projets financés grâce au soutien de la Belgique. Il a notamment inauguré la nouvelle section de néonatologie de l’hôpital de la Sainte Famille à Bethléem, ainsi qu’un laboratoire de cathéterisme cardiaque au complexe hospitalier de Ramallah. Le ministre s’est en outre entretenu avec le Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, et le négociateur Mohammad Shtayyeh.

A Jérusalem, Didier Reynders a assisté, en compagnie du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à la signature par les ambassadeurs belge et israélien d’un accord bilatéral destiné à renforcer les liens entre les deux pays. En vertu de cet accord, des diplomates se réuniront désormais chaque année pour s’entretenir sur des sujets d’intérêt commun.

Par ailleurs, l’accord entérine la possibilité pour les membres des familles de diplomates des deux pays, en fonction en Israël et en Belgique, d’avoir une activité professionnelle lucrative dans ces Etats durant la période de la mission diplomatique ou consulaire.

M. Reynders s’est également entretenu avec le Premier ministre israélien de questions de cybersécurité mais aussi du processus de paix. Le ministre des Affaires étrangères a souligné la volonté d’aboutir à une solution dans le chef de M. Netanyahu. Il lui a toutefois rappelé que la Belgique et l’Union européenne considéraient les colonies en Palestine comme « illégales au regard de la loi internationale ». Didier Reynders a ensuite rencontré le président israélien, Shimon Peres, à la Beit HaNassi (résidence présidentielle) de Jérusalem. Le ministre a présenté plusieurs membres de la communauté juive belge à M. Peres. Il a également fait part au président de son souhait d’associer le mémorial de Yad Vashem à la conférence de prévention des génocides, qui se tiendra à Bruxelles à la fin du mois de mars.

A propos du processus de paix, Shimon Peres s’est montré optimiste pour l’avenir. « La nouvelle génération vit avec internet, à l’époque de la mondialisation et pas des discours fanatiques. C’est cette génération qui parviendra à trouver un accord », a déclaré le présidentisraélien.

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