© REUTERS/Essam al-Sudani

Iran-USA: du retrait de l’accord nucléaire aux nouvelles sanctions

Le Vif

Chronologie: les principaux développements depuis le retrait unilatéral, le 8 mai, des Etats-Unis de l’accord nucléaire signé en 2015 entre l’Iran et les grandes puissances afin d’empêcher Téhéran de se doter de l’arme atomique.

Après une première série de sanctions en août, Washington a rétabli lundi de nouvelles mesures draconiennes contre les secteurs pétrolier et financier iraniens.

Trump sort de l’accord

Le 8 mai, le président américain Donald Trump annonce le retrait des Etats-Unis de l’accord nucléaire et le rétablissement des sanctions contre l’Iran et toutes les entreprises ayant des liens avec ce pays.

Conclu entre l’Iran, les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne, l’accord a permis de lever une partie des sanctions contre Téhéran en échange de l’engagement iranien de ne pas se doter de l’arme nucléaire.

Les sanctions seront effectives immédiatement pour les nouveaux contrats. Washington donne un délai de 90 à 180 jours aux entreprises étrangères pour cesser les activités avec l’Iran.

La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni se disent « déterminés à assurer la mise en oeuvre » du texte en « maintenant les bénéfices économiques » au profit de la population iranienne.

Téhéran exige des « garanties »

Le président iranien Hassan Rohani prévient que Téhéran pourrait cesser d’appliquer les restrictions auxquelles il a consenties et reprendre un enrichissement d’uranium plus élevé si les négociations avec Européens, Russes et Chinois ne donnent pas les résultats escomptés.

Le 9 mai, le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, exige des Européens des « garanties réelles ».

Le 21, les Etats-Unis menacent l’Iran de sanctions « les plus fortes de l’Histoire » si Téhéran ne se plie pas à leurs conditions pour conclure un « nouvel accord » beaucoup plus vaste, visant à réduire son influence dans la région.

Le 2 juillet, le département d’Etat indique que les Etats-Unis restent déterminés à réduire « à zéro » les exportations de pétrole iranien.

Le 16, les Européens rejettent la demande américaine d’isoler économiquement l’Iran et adoptent un instrument juridique pour protéger leurs entreprises contre les sanctions américaines.

Le lendemain, des sources européennes affirment que les Etats-Unis ont rejeté les demandes européennes de ne pas sanctionner les entreprises présentes en Iran.

Menaces

Le 22 juillet, Hassan Rohani avertit les Etats-Unis de ne pas « jouer avec la queue du lion », assurant qu’un conflit avec Téhéran serait « la mère de toutes les guerres ». Donald Trump appelle l’Iran à « ne plus jamais » menacer les Etats-Unis au risque d’en « subir les conséquences ».

Le 30 juillet, il se dit prêt à rencontrer les dirigeants iraniens « sans conditions préalables ». « Les menaces, sanctions et effets d’annonce ne fonctionneront pas », réagit Téhéran.

Première salve de sanctions

Le 7 août, Washington rétablit unilatéralement de sévères sanctions économiques. Cette première salve comprend des blocages sur les transactions financières et les importations de matières premières, ainsi que des mesures pénalisantes sur les achats dans l’automobile et l’aviation commerciale.

Le même jour, l’allemand Daimler, numéro un mondial de la voiture haut de gamme et des camions, annonce cesser ses activités en Iran. Le 20 août, le géant pétrolier français Total se désengage de ses projets de plusieurs milliards de dollars.

D’autres grandes entreprises étrangères ont depuis annoncé cesser leurs activités.

Mécanisme de troc

Le 25 septembre, les Européens annoncent la création d’un système de troc pour préserver leur commerce avec l’Iran tout en échappant aux sanctions.

La cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini annonce la création d’un « véhicule spécial » (Special purpose vehicle – SPV), fonctionnant comme une bourse d’échanges, pour permettre à l’Iran de continuer à vendre du pétrole.

Affrontement judiciaire

Le 3 octobre, la Cour internationale de justice (CIJ), saisie par Téhéran, ordonne aux Etats-Unis de suspendre certaines sanctions visant des importations « à des fins humanitaires ».

Washington, qui avait rejeté la compétence de la CIJ, annonce mettre fin au « traité d’amitié » de 1955 avec l’Iran invoqué par la Cour pour justifier sa décision. Les deux pays n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1980.

Deuxième salve

Le 5 novembre, les sanctions américaines contre les secteurs pétrolier et financier iraniens entrent en vigueur.

Le président iranien promet de « contourner avec fierté » ces « sanctions illégales et injustes ».

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo dévoile la liste des huit pays (Chine, Inde, Turquie, Japon, Corée du Sud, Italie, Grèce et Taïwan), autorisés à continuer d’acheter temporairement du pétrole iranien. Il promet une pression « implacable » tant que l’Iran n’aura pas pris « un virage à 180 degrés » dans son comportement « déstabilisateur » au Moyen-Orient.

Le fournisseur mondial de services de messagerie financière sécurisés SWIFT « suspend » l’accès de certaines banques iraniennes à son réseau.

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