Devant le parlement iranien à Téhéran, pendant l'attentat. © AFP/Atta Kenare

Iran: les assaillants étaient des nationaux recrutés par l’EI

Le Vif

Les auteurs des attaques menées mercredi contre le Parlement et le mausolée de l’imam Khomeiny à Téhéran, qui ont fait 13 morts, sont des nationaux iraniens qui avaient rallié le groupe État islamique (EI), a déclaré un haut responsable iranien.

Les six assaillants « étaient des Iraniens et avaient rejoint Daesh (acronyme arabe de l’EI) quelque part en Iran », a déclaré tard mercredi à la télévision nationale Reza Seifollahi, secrétaire-adjoint du Conseil national suprême de sécurité.

L’attaque de mercredi est la première revendiquée par le groupe jihadiste sur le territoire iranien. L’EI avait menacé ces derniers mois de frapper l’Iran, pays chiite à 90% et qui apporte un fort concours militaire contre l’EI en Syrie et en Irak.

Quatre assaillants ont mené l’attaque contre le Parlement à Téhéran. Deux se sont fait exploser et deux autres ont été tués par les forces de sécurité.

Les assaillants du Parlement étaient « âgés de 20 à 25 ans », a déclaré à l’agence Fars Mohammad Hossein Nejat, chef adjoint des services de renseignement des Gardiens de la révolution, le corps d’élite d’Iran.

Les musulmans chiites sont considérés comme des apostats par les sunnites. Ces derniers forment une minorité importante en Iran, notamment à ses frontières avec l’Irak et le Pakistan.

Trump: Ceux qui soutiennent « le terrorisme » s’exposent à en être « les victimes »

Le président américain Donald Trump a lancé mercredi une mise en garde à l’Iran après les attaques meurtrières perpétrées à Téhéran, affirmant que ceux qui soutiennent « le terrorisme » s’exposaient à en être les « victimes ».

« Nous soulignons que les Etats qui appuient le terrorisme risquent de devenir les victimes du mal qu’ils soutiennent », a indiqué M. Trump dans un communiqué succinct.

Le président républicain souligne par ailleurs prier pour « le peuple iranien » ainsi que pour les « victimes innocentes » des attaques de Téhéran, revendiquées par le groupe Etat islamique (EI) et qui ont fait 13 morts ainsi que plusieurs dizaines de blessés.

De leur côté, les Gardiens de la Révolution, l’armée d’élite du régime, ont accusé les Etats-Unis et l’Arabie saoudite d’être « impliqués » dans ces attentats.

Le ton du président Trump, en tout cas, tranche avec les « condoléances » et « pensées » plus nuancées transmises plus tôt dans la journée par le diplomatie américaine. « La dépravation du terrorisme n’a pas sa place dans un monde pacifique et civilisé », avait écrit le ministère américain des Affaires étrangères dans un communiqué.

Les Etats-Unis et l’Iran n’entretiennent pas de relations diplomatiques. Le réchauffement amorcé par l’ancien président américain Barack Obama, signataire d’un accord sur le nucléaire iranien en 2015, a été stoppé par son successeur Donald Trump.

Ce dernier avait promis à de nombreuses reprises pendant la campagne électorale de « déchirer » cet accord et a résolument orienté, ces dernières semaines, sa politique étrangère en direction de l’Arabie saoudite sunnite, grande rivale régionale de l’Iran chiite.

Lors d’un récent voyage en Arabie saoudite, Donald Trump avait accusé Téhéran de « financer, armer et entraîner des terroristes (…) qui répandent la destruction et le chaos à travers la région » et appelé tous les pays à « isoler » l’Iran.

En parallèle, le Sénat américain a voté à 92 voix contre 7 mercredi une loi qui impose de nouvelles sanctions à l’Iran, notamment pour « soutien à des actes de terrorisme international ». Le vote final d’adoption doit toutefois se tenir ultérieurement.

L’Iran qualifie de « répugnante » la réaction de Trump

La réaction du président américain Donald Trump qui a affirmé que ceux qui soutiennent « le terrorisme » s’exposent à en être « victime » est « répugnante », a estimé jeudi dans un tweet Mohammad Javad Zarif, chef de la diplomatie iranienne.

Cette déclaration intervient au lendemain d’attaques sans précédent à Téhéran revendiquées par le groupe Etat islamique (EI) et qui ont fait 13 morts.

« Le communiqué de la Maison Blanche et les sanctions du Sénat sont répugnants alors que les Iraniens font face à la terreur soutenue par les clients des Américains », a écrit M. Zarif sur son compte Twitter.

« Le peuple iranien rejette de telles déclarations d’amitié de la part des Etats-Unis », a ironisé le ministre des Affaires étrangères.

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