Infographie: les conflits du Moyen-Orient expliqués

Le Vif

Les conflits du Moyen-Orient apparaissent souvent comme opaques entre alliances volatiles et haines millénaires. Une infographie tente de faire la lumière dans le chaos.

Les experts ont déjà du mal à s’y retrouver. Qui se bat contre qui, et qui sont en réalités des alliés ? Certains conflits sont tellement imbriqués les uns dans les autres qu’ils deviennent difficiles à analyser. McCandless, data-journaliste, a cherché à les démêler à l’aide de l’outil Univers Labs pour tenter d’en offrir une lecture plus claire.

En cliquant sur un pays apparaissent ses différentes relations. Presque chaque lien est assorti d’une courte explication qui surgit lorsqu’on passe dessus avec le curseur. Pour retourner à la vue d’ensemble, il suffit de cliquer sur l’arrière-fond.

Infographie: les conflits du Moyen-Orient expliqués
© Cliquer sur la carte pour s’y rendre

Les relations entre les différents pays sont catégorisées comme suit:

  • Haine (ennemi)
  • Détériorée (c’est compliqué)
  • Bonne (échange commercial)
  • Amour (alliés)

Les religions des parties sont indiquées par différentes couleurs. Les pays sont indiqués en majuscules grises et les mouvements en minuscules.

Les deux plus grands groupes musulmans ont également reçu une couleur supplémentaire. Les sunnites sont indiqués en vert. Entre 85 et 90% des musulmans sont sunnites et dans les pays du Moyen-Orient ce pourcentage est même plus élevé. Ils sont surtout présents en Égypte, Jordanie et Arabie saoudite. Leurs opposants directs, les chiites, sont marqués en orange. Ils sont principalement majoritaires en Iran et Irak.

L’infographie dissèque également les principales régions de conflit que sont le Yémen, l’Irak et la Syrie. Et il y a matière puisque que le Yémen par exemple est en contact avec onze pays et trois cercles d’influences . L’Irak est lui lié à dix-neuf pays et quatre groupes terroristes. Et la Syrie voisine détient même le record avec 21 pays et six groupes d’influences.

Qu’est-ce qui a dérapé en Syrie ?

Les problèmes en Syrie ont commencé lors de la révolution populaire contre le président Bashar al-Assad. Ce chaos fut propice aux djihadistes. Et des coalitions internationales ont vu le jour : les rebelles ont reçu le soutien de l’ouest et de la Turquie. Assad a lui obtenu le soutien de la Russie et du Hezbollah libanais et iranien.

Il y a donc beaucoup de monde en Syrie. L’État islamique, les rebelles syriens, le régime d’Assad, les Kurdes, et la coalition occidentale se battent dans plusieurs conflits. Les deux principaux sont la guerre civile entre Assad et les rebelles et le second est la lutte contre l’État islamique. En sachant que l’État islamique a comme ennemi aussi bien Assad que les rebelles.

Comment ont commencé les problèmes en Irak?

Depuis l’invasion américaine contre Saddam Hussein en 2003, L’Irak est le pays qui inquiète le plus dans la région. La rivalité entre sunnites et chiites a pris de l’ampleur, laissant la voie libre à l’EI.

Le pays est désormais séparé en trois : avec la partie kurde au nord, la majorité chiite soutenue par les USA à Bagdad et dans le sud et l’état islamique dans les parties restantes.

Qui fait la guerre au Yémen ?

Le Yémen est le théâtre d’une guerre par procuration faite par les puissances sectaires d’Arabie Saoudite (sunnite ) et l’Iran ( chiites ). Un conflit complexe dans lequel l’État islamique et al-Qaïda se confondent.

Quid de la Libye?

La Lybie ne se retrouve pas sur la carte, car ce pays ne fait pas partie du Moyen-Orient . Mais ici aussi l’État islamique essaye de gagner du terrain.

Toutes les lignes qui relient l’État islamique sont en gris. Le code couleur pour haine. Seule la ligne vers le Qatar est en pointillé pour signifier que la relation est compliquée. Ce pays est en effet accusé depuis des années de financer le terrorisme.

David McCandless est un journaliste britannique indépendant et spécialisé dans le data journalisme. Il essaye de rendre lisibles à l’aide de graphiques des sujets complexes. Ces publications sont notamment parues dans le Guardian. Son ‘Information is beautiful’ propose de parcourir l’actualité sur des sujets aussi variés que la meilleure huile d’olive aux groupements musulmans.

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