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Infanticide: l’avocat de la mère envisage le déni de grossesse

L’avocat de la femme qui a avoué avoir tué huit de ses enfants à la naissance ne veut pas écarter la thèse du déni de grossesse et compte faire jouer la prescription pour certains meurtres.

Me Franck Berton estime nécessaire d’attendre les résultats de l’enquête et d’expertises avant de tirer des conclusions dans ce qui est la plus grave affaire d’infanticide en France.

Il a ainsi dit vendredi à Reuters que sa cliente, qui collabore avec les enquêteurs, niait avoir enterré les corps de deux enfants dans le jardin de sa première résidence.

L’aide-soignante de 46 ans a été mise en examen et écrouée jeudi pour avoir tué huit de ses enfants à la naissance et enterré ou dissimulé les corps dans ses deux résidences successives du village de Villers-au-Tertre (Nord).

Selon le procureur de la République de Douai, Eric Vaillant, « le déni de grossesse est un mobile qui n’a pas du tout été avancé » par la mère. « Dominique Cottrez a indiqué qu’elle se rendait parfaitement compte de ses grossesses », a-t-il dit.

« Elle a affirmé qu’elle reconnaissait avoir été enceinte, mais reconnaître une grossesse ce n’est pas accepter une maternité, on peut être consciente d’être enceinte et nier cette grossesse », a fait valoir Me Berton.

L’avocat, qui veut sur ce point attendre les résultats des expertises psychologiques et psychiatriques de sa cliente note qu’elle est « dans un état de confusion important qu’il faut comprendre et analyser. »

Il s’étonne que le parquet n’ait pas relevé que plusieurs des meurtres d’enfants imputés à sa cliente sont d’après lui prescrits. « On ne peut pas reprocher à ma cliente des faits qui remontent à plus de dix ans et qui sont prescrits. Attendons de savoir combien de cas ne seront pas concernés », a-t-il dit.

Enfin, Franck Berton insiste sur le fait que sa cliente souhaite collaborer avec les enquêteurs et souligne des zones d’ombre. « Elle a indiqué aux enquêteurs où se trouvaient les corps mais elle nie absolument avoir enterré les corps de deux enfants » dans le jardin de sa première résidence.

Des expertises seront ordonnées pour connaître le degré de responsabilité pénale de Dominique Cottrez. Elle a assuré qu’il n’y avait « pas d’autre cadavre caché », selon le procureur.

Les enfants auraient été étouffés à la naissance par leur mère, qui a accouché seule, entre le début des années 1990 et 2006 ou 2007 après la naissance de deux filles vivantes aujourd’hui, selon la déposition de la suspecte.

Eric Vaillant a assuré qu’il s’agissait « d’une affaire hors norme compte tenu du nombre important de nouveau-nés » retrouvés.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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