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Incendies en Australie: des milliers de personnes dormiront sur des plages (vidéo)

Le Vif

Des milliers de personnes s’apprêtaient mardi à passer la nuit du Nouvel An sur des plages du sud-est de l’Australie où elles se sont réfugiées pour échapper aux incendies meurtriers.

Sur une bande littorale d’environ 200 kilomètres, terrifiés et enveloppés de couvertures, le visage recouvert de masques de fortune, touristes et habitants se pressaient au bord de l’eau pour tenter d’échapper à l’enfer.

Certains ont fui vers le large en bateau alors que la nuit tombait, espérant se mettre en sécurité au terme d’une des pires journées depuis le début en septembre de ces feux dévastateurs.

L’armée a été déployée afin de prêter main forte aux secours.

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Les incendies ont fait trois morts au cours des dernières 24 heures, avec cinq personnes portées disparues.

Au total, les feux ont tué au moins 14 personnes depuis septembre, détruit plus d’un millier de maisons et dévoré environ 5,5 millions d’hectares soit une superficie supérieure à celle du Danemark ou des Pays-Bas.

Les flammes ont atteint mardi des villes densément peuplées comme Batemans Bay, en Nouvelle-Galles du Sud, très fréquentée par les touristes durant l’été austral.

« Nous avons littéralement des centaines, des milliers de personnes sur la côte, qui se réfugient sur les plages » et dans les clubs de surf, a affirmé Shane Fitzsimmons, le chef des pompiers des zones rurales de Nouvelle-Galles.

« Dans la plupart des cas, on nous dit que les gens vont dormir dans ces clubs », a déclaré Steven Pearce de Surf Life Saving Australia à la télévision australienne ABC.

Par endroits, « on aura 500 personnes ou plus essayant de dormir dans ou autour de nos clubs de surf », a-t-il précisé.

Quelque 4.000 vacanciers et habitants se sont retrouvés pris au piège sur la laisse de mer de la cité balnéaire de Mallacoota, dans l’Etat voisin de Victoria.

« Assez effrayant »

En fin de journée mardi, les autorités de cet Etat ont indiqué que Mallacoota et une ville voisine demeuraient isolées même si le front menaçant des incendies s’était éloigné.

« A cette annonce, il y a eu des acclamations des personnes se trouvant sur la jetée », a rapporté Steve Warrington de l’Autorité de lutte contre les incendies.

Les incendies ont été si intenses mardi dans certaines régions, la fumée si épaisse et les flammes si violentes que les reconnaissances aériennes et les interventions de bombardiers d’eau ont dû être suspendues.

La situation n’est guère meilleure à l’intérieur du pays où de nombreux habitants ont été contraints de fuir et trouver refuge dans des camps improvisés.

Des centaines de personnes « anxieuses, stressées et traumatisées » ont été rassemblées sur un champ de foire de Bega, en Nouvelle-Galles du Sud, selon le témoignage de Beck Walker, une vacancière de 44 ans, contrainte d’évacuer avec son mari et ses deux enfants.

« C’était assez effrayant parce que le ciel était rouge (…). A 7H30, on pensait qu’il faisait encore nuit parce que le ciel était devenu noir », a-t-elle raconté à l’AFP.

La ministre australienne de la Défense, Linda Reynolds, a annoncé que des hélicoptères, des avions et des navires seront déployés dans la région.

L’armée est chargée d’évaluer les dégâts et de fournir si besoin nourriture et abris aux personnes déplacées, voire les évacuer.

Renforts demandés au Canada et aux Etats-Unis

Des renforts ont été demandés aux pompiers du Canada et des États-Unis.

Ces feux sans précédent ravagent l’Australie depuis septembre mais, depuis lundi, une hausse des températures et des vents forts les ont attisés.

Ils se sont approchés de villes comme Sydney et Melbourne qui comptent plusieurs millions d’habitants. Lundi, environ 100.000 personnes ont dû fuir cinq banlieues de Melbourne.

L’Australie est habituée aux feux de forêts durant l’été austral, mais cette année, ils ont été particulièrement précoces et violents en raison d’une période de sécheresse prolongée. Des scientifiques pointent les conséquences du réchauffement climatique.

Le Premier ministre conservateur Scott Morrison a admis tardivement un lien entre ces incendies et le changement climatique mais s’est refusé à revenir sur sa politique favorable à l’industrie minière du charbon.

Sydney était enveloppée mardi d’un épais nuage de fumée toxique liée aux incendies.

Les autorités municipales ont cependant décidé de maintenir le feu d’artifice du Nouvel An qui a été annulé à Canberra et dans différentes villes.

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