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Hollande vers une confortable majorité au Parlement

François Hollande a toutes les chances d’obtenir une majorité parlementaire confortable après les élections législatives de dimanche. De quoi, aussi, tourner la page du tweet de Valérie Trierweiler.

Les Français s’apprêtent à donner dimanche une majorité confortable au président François Hollande lors du second tour des élections législatives, au moment où l’Europe est menacée par une nouvelle aggravation de la crise de la dette. Les sondages, en effet, sont quasiment unanimes.


Le succès obtenu par ses candidats au premier tour la semaine dernière ouvre la voie à une possible majorité absolue pour le Parti socialiste dans la nouvelle Assemblée nationale. Au pire, selon ces enquêtes, il devra s’appuyer sur les écologistes, avec qui il est lié par un accord de gouvernement.


La plupart des instituts donnent au moins 300 sièges aux socialistes sur les 577 que compte l’Assemblée. Ainsi, François Hollande devrait pouvoir se passer du soutien de la gauche radicale, dont les positions sur l’Europe et l’économie sont souvent éloignées des siennes.


Les Français d’outre-mer et du continent américain ouvrent dès samedi le second tour à 11 h 00 GMT avec le vote des électeurs de Guyane et des Français résidant au Surinam, en Argentine, en Uruguay et au Brésil.


En France, les bureaux de vote devaient ouvrir dimanche à 8 h (6 H GMT) et fermer, pour les derniers d’entre eux, à 20 h. Quelque 541 sièges seront à pourvoir, puisque 36 députés ont été élus dès le premier tour.


Les Français voteront au même moment que les Grecs


Coïncidence du calendrier, les Français voteront au même moment que les Grecs, dont le choix pourrait se révéler décisif pour l’avenir de la zone euro.


L’avenir de l’euro, précisément, est sans doute le premier dossier chaud auquel le président Hollande devra s’atteler au lendemain de ces élections législatives. Il se rendra lundi à un sommet du G20 au Mexique, à Los Cabos, où il retrouvera sa partenaire allemande Angela Merkel, dans un contexte de tensions bilatérales.


La chancelière a attaqué presque directement le nouvel exécutif français qui ne cesse de répéter qu’il faut sortir des politiques d’austérité en Europe qui, selon lui, ne permettent pas de réduire les déficits et désespèrent les peuples. « Il y a un faux débat qui est apparu, opposant la croissance et la rigueur budgétaire. C’est n’importe quoi ! », s’est énervée vendredi Angela Merkel, après plusieurs échanges peu amènes avec Paris.


La droite française a essayé de se saisir de ces débats en fin de campagne électorale, accusant François Hollande et son Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, d’endommager la relation franco-allemande. Si les sondages et les projections en sièges se confirment, la droite devrait obtenir un résultat honorable, après un score d’environ 35 % des voix réalisé au 1er tour. « La droite veut empêcher le PS d’avoir les pleins pouvoirs », écrit ainsi le quotidien conservateur Le Figaro.


Elle est cependant concurrencée par l’extrême droite, le Front national de Marine Le Pen, qui espère envoyer au Parlement une poignée de députés, ce qui serait une performance notable en raison du scrutin majoritaire par circonscription qui pénalise son isolement politique. Marine Le Pen pourrait être élue elle-même dans le Nord. Sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen, et Gilbert Collard, un avocat médiatique rallié à l’extrême droite, ont aussi des chances d’élection.


Tourner la page du tweet de Valérie Trierweiler


Outre une majorité parlementaire, François Hollande attend de ce scrutin qu’il permette de tourner la page du très désagréable feuilleton politico-sentimental initié par sa compagne Valérie Trierweiler. Sur Twitter, elle avait lancé mardi une attaque très violente contre Ségolène Royal, la femme qui l’avait précédée dans la vie du président et la mère de ses quatre enfants.


En difficulté dans la circonscription de La Rochelle, l’ex-candidate socialiste à la présidentielle de 2007 avait reçu le soutien de tout l’establishment socialiste, dont François Hollande. Valérie Trierweiler, ancienne journaliste politique, a choisi d’appuyer son adversaire, un dissident socialiste.


Ce mini-psychodrame a brouillé l’image d’un président qui avait fait un principe d’une stricte séparation entre sphère privée et vie publique. « Vivement dimanche donc », écrit le quotidien de gauche Libération.


LeVif.be, avec Belga

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