. © Getty Images

« Hitler aurait adoré les réseaux sociaux », selon le patron de Disney

Le Vif

« Hitler aurait adoré les réseaux sociaux », a lancé Bob Iger, PDG du groupe Walt Disney, numéro un mondial de l’industrie du divertissement, qui a également appelé les dirigeants politiques à rompre avec la culture de la division et du mépris.

« La haine et la colère nous attirent de nouveau vers les abysses. L’apathie gagne du terrain (…) Le monde politique, en particulier, est à présent dominé par le mépris », a déclaré M. Iger mercredi soir lors d’un dîner organisé à Los Angeles par le Centre Simon-Wiesenthal, ONG luttant contre l’antisémitisme et le racisme, qui lui a remis un prix. « Hitler aurait aimé les réseaux sociaux. C’est le plus puissant outil marketing dont un extrémiste puisse rêver », a poursuivi le patron de Disney. « Les réseaux sociaux sont conçus pour refléter une vision du monde étriquée, filtrant tout ce qui remet en cause nos croyances tout en confortant constamment nos convictions et en amplifiant nos peurs les plus profondes », a-t-il analysé. « Et dans le pire des cas, les réseaux sociaux permettent au mal de s’attaquer aux esprits troublés et aux âmes perdues. Nous savons tous que les nouvelles véhiculées par les réseaux sociaux contiennent autant de fiction que de faits, propageant des idéologies répugnantes qui n’ont pas leur place dans une société civilisée », a insisté M. Iger.

Pour lui, il est donc urgent de « rejeter de nouveau toute forme de haine avec la même conviction qu’au lendemain de la seconde Guerre mondiale. Et cela implique de remédier à la culture du mépris qui nous empêche de débattre et de discuter », affirme-t-il. « Il est possible d’avoir un débat politique sans attaquer les gens (…) Nous devons nous souvenir que le désaccord respectueux est une composante essentielle d’une démocratie saine, pas un défaut ».

Le PDG de Disney juge donc qu’il est temps de « regarder en face nos comptes Twitter et Facebook et de nous demander si c’est vraiment la tonalité que nous voulons donner au monde. »

Mais il appelle aussi ses concitoyens de tous bords politiques « à être beaucoup plus exigeants avec nos leaders politiques », en particulier avec les candidats aux élections américaines de 2020. « Beaucoup d’entre nous ici ont déjà été approchés par certains qui nourrissent des espoirs pour 2020, qui tâtent le terrain (…) Je veux entendre un discours qui n’est pas fondé sur le mépris d’autrui et une vision de l’avenir qui ne laisse pas « des millions de gens sur le bord de la route », a-t-il insisté. « Nous avons la responsabilité de réparer ce qui est cassé (…) Nous pouvons faire mieux », a conclu M. Iger.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire