Juan Guaidó © AFP

Guaido rentré au Venezuela, le gouvernement reste silencieux

Le Vif

Le gouvernement vénézuélien restait silencieux mardi, au lendemain du retour de son principal opposant Juan Guaidó, président par intérim autoproclamé accueilli par une douzaine d’ambassadeurs européens et américains.

« Ils sont empêtrés dans leurs contradictions. Ils ne savent pas comment répondre au peuple du Venezuela », a estimé mardi M. Guaido, interrogé par la presse sur le silence du président Nicolas Maduro et de son gouvernement, y compris dans les médias.

Le président de l’Assemblée nationale, chef de file de l’opposition, a entamé des consultations et rencontré les syndicats de fonctionnaires dans la perspective d’un gouvernement de transition, a-t-il annoncé.

« Ils pensaient que la pression avait atteint son maximum, mais elle ne fait que commencer », a-t-il déclaré à propos du gouvernement à l’issue de la réunion avec les syndicats du pétrole, de l’éducation, des municipalités et des gouvernorats, de la santé, des médias publics et des services de base.

« Les employés du secteur public ont pratiquement perdu tous leurs droits, nous n’avons d’autre choix que d’appeler à une grève civique », a-t-il lancé sans autre précision, en réclamant une « loi de protection dans le cadre de ces arrêts de travail par secteur, parce que nous savons que le régime renverra ceux qui y participeront ».

« La fonction publique est épuisée, elle est pratiquement paralysée… », a-t-il poursuivi, citant le cas des services municipaux de Caracas ou de la Banque industrielle du Venreuela. « Dans les mairies on travaille trois jours par semaine, et à peine la moitié de la journée ».

Des milliers de personnes l’ont attendu lundi à Caracas et l’ont également fêté dans les principales villes du pays, alors que le chef de file de l’opposition regagnait son pays « malgré les menaces », dont celle d’une possible arrestation.

M. Maduro avait prévenu la semaine dernière que M. Guaido aurait à s’expliquer devant la justice pour avoir bravé une interdiction de sortie du territoire en se rendant en Colombie. Mais l’opposant a pu tenir sans incident sa réunion au siège du Collège des ingénieurs vénézuéliens.

Par précaution, une douzaine d’ambassadeurs de pays occidentaux et latino-américains s’étaient déplacés lundi pour l’attendre à l’aéroport « comme témoins de la démocratie et de la liberté afin que le président Guaido puisse rentrer », a précisé le représentant de la France à Caracas, Romain Nadal. Il a été ensuite escorté en convoi jusqu’à la place de Caracas où était organisé un rassemblement public.

M. Guaido, 35 ans, s’était d’abord rendu le 22 février en Colombie pour tenter d’ouvrir le passage de l’aide humanitaire massée aux frontières, finalement restée bloquée par l’intervention des forces armées le 23 février. Puis il a effectué une tournée dans quatre pays du continent, où il a été partout reçu en chef d’Etat.

Invoquant la Constitution, il s’est proclamé « président par intérim » le 23 janvier en tant que président de l’Assemblée nationale, considérant M. Maduro comme un « usurpateur » en raison des soupçons de fraude qui pèsent sur sa réélection.

Plus d’une cinquantaine de pays l’ayant reconnu, son retour lance un défi à M. Maduro, que les Etats-Unis, notamment, ont mis en garde à plusieurs reprises contre toute tentative de s’en prendre à sa personne.

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