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Grève au Pérou: 3,5 millions d’élèves privés d’école depuis deux mois

Le Vif

Quelque 3,5 millions d’élèves sont privés d’école au Pérou depuis plus de deux mois en raison d’une grève, envenimée cette semaine par des accusations du gouvernement soupçonnant les meneurs du mouvement de liens avec la guérilla du Sentier lumineux.

Selon le ministère de l’Education, plus de 70% des écoles publiques du Pérou sont paralysées par cette grève entamée le 15 juin par le Syndicat unitaire des travailleurs de l’éducation (Sutep).

L’une des principales revendications est la fin des évaluations de rendement pour les professeurs, qui craignent de perdre leur poste en cas de résultat négatif. Les grévistes exigent aussi une augmentation de leur salaire minimum à 4.050 soles (1.250 dollars).

Le gouvernement a cédé à presque toutes les demandes salariales, mais refuse d’abandonner les évaluations.

Il a jeté lundi de l’huile sur le feu en accusant les meneurs du mouvement d’être liés au Mouvement pour l’amnistie et les droits fondamentaux (Movadef), le bras politique du Sentier lumineux.

Cette guérilla maoïste, considérée comme terroriste par le gouvernement, est interdite mais continue d’être active dans la zone centrale du pays, en association avec les trafiquants de drogue, selon les autorités.

« Je suis d’accord avec votre lutte juste pour de meilleures conditions, mais ici nous parlons d’une petite minorité de dirigeants qui ont une relation prouvée et ambiguë avec le Sentier lumineux », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Carlos Basombrio, devant la Commission de l’Education du Parlement.

« Est-ce que cela transforme les professeurs en terroristes? Bien sûr que non », a tempéré le ministre, dont les déclarations ont suscité la colère des grévistes.

« Je rejette catégoriquement ces accusations », a déclaré Pedro Castillo Terrones, l’un des meneurs de la grève.

Le gouvernement du président Pedro Pablo Kuczynski, dont la gestion est rejetée par 64% des Péruviens selon un récent sondage, a été confronté depuis le début de l’année à plusieurs conflits sociaux importants, notamment avec les mineurs et les médecins.

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