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Grèce, Ukraine, terrorisme : crises multiples à l’ordre du jour du sommet européen

Les chefs d’Etat et de gouvernement européens se retrouvent à Bruxelles, en début d’après-midi jeudi, pour un sommet marqué par des multiples crises.

La guerre en Ukraine occupera une bonne partie des discussions, quelques heures après la conclusion d’un cessez-le-feu à Minsk sous médiation franco-allemande. François Hollande et Angela Merkel devraient rendre compte de leur nuit de négociations avec les présidents russe et ukrainien Vladimir Poutine et Petro Porochenko. Ce dernier a d’ailleurs été invité à assister au sommet européen.

Ce sommet d’un jour avait été convoqué initialement pour faire le point sur la lutte contre le terrorisme en Europe, à la suite des attentats de Paris. Les 28 devraient adopter une déclaration sur le sujet, évoquant notamment la coordination européenne, les fichiers de données de passagers et les combattants étrangers.

Comme souvent toutefois, une actualité plus pressante encore a relégué au second plan l’ordre du jour officiel. La violence de la guerre en Ukraine et le marathon diplomatique des derniers jours seront le sujet central. Après un accord de cessez-le-feu très partiel, qui n’est selon Berlin « pas une solution globale et encore moins une percée », les Européens devront définir ensemble leur ligne de conduite face à la Russie.

Les nouvelles sanctions diplomatico-financières adoptées lundi par les ministres des Affaires étrangères seront vraisemblablement maintenues, mais les dirigeants auront à coeur de ne pas souffler sur les braises, tout en affichant leur fermeté. La crise grecque sera l’autre sujet « chaud ». Car alors qu’à Minsk s’ébauchait un début de cessez-le-feu la nuit dernière, à Bruxelles les ministres des Finances de la zone euro échouaient à s’entendre sur les demandes du nouveau gouvernement grec.

L’Europe du nord se montre très réticente à abandonner les exigences imposées à la Grèce en contrepartie des prêts octroyés depuis 2010, qui maintiennent le pays hors de la faillite. La Grèce refuse quant à elle une poursuite du programme dans son état actuel. A sa sortie, au milieu de la nuit, le ministre grec Yanis Varoufakis s’est montré confiant dans la possibilité de trouver un accord, mais les discussions sont tendues.

Au sommet, le nouveau Premier ministre grec Alexis Tsipras devrait répéter sa demande d’un crédit-relais, qui donnerait à son gouvernement le temps de mener son programme. En promettant de lutter contre le clientélisme et la fraude fiscale, il espère trouver un terrain d’entente avec les autres Européens et obtenir un peu de latitude budgétaire. Seul dirigeant ouvertement anticapitaliste dans une assemblée composée de conservateurs, de libéraux et de socialistes, il aura fort à faire pour convaincre, d’autant plus que ses déclarations sur les dettes de guerre allemandes ont été très mal accueillies en Europe.

Le sommet ne débouchera, en tout état de cause, pas sur un accord global. Les négociations concrètes se poursuivront lundi, au niveau des ministres des Finances, qui se retrouveront à Bruxelles pour un nouveau round nocturne.

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