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Gibraltar : les tensions entre Londres et Madrid portées devant l’ONU?

Stagiaire Le Vif

Des navires de guerre anglais partent ce lundi pour la Méditerranée. Une frégate fera escale à Gibraltar. Ces manoeuvres britanniques ravivent les tensions entre Madrid et Londres à propos de ce territoire de sept kilomètres carrés cédé à la Grande-Bretagne en 1713.

La frégate HMS Westminster partira mardi pour atteindre les eaux du petit territoire britannique du sud de la péninsule ibérique dans le courant de la semaine, a indiqué le ministère de la Défense. Il s’agit d’un des quatre navires de guerre qui participera aux exercices « Cougar 13 » en Méditerranée et dans le Golfe.

Les manoeuvres comprennent aussi le porte-hélicoptères HMS Illustrious, qui doit quitter Portsmouth lundi matin et a été autorisé par l’Espagne à faire escale sur la base navale de Rota, dans le sud du pays.

Les navires feront escale dans « un certain nombre de ports méditerranéens » selon le ministère de la Défense, avant de participer à un exercice avec l’armée albanaise en mer Adriatique. Ils passeront ensuite par la mer Rouge, l’océan Indien et le Golfe, où ils participeront à des exercices avec des pays partenaires dans la région.

Les tensions entre Londres et Madrid ravivées

Mais ces manoeuvres ravivent les tensions entre Londres et Madrid. Fin juillet déjà, les autorités madrilènes manifestent leur mécontentement: les autorités de Gibraltar coulent en Méditerranée, dans la baie d’Algésiras, des blocs de bétons formant un récif artificiel supposé servir de refuge à des espèces sous-marines. L’Espagne affirme qu’il s’agit d’une entrave au travail de ses pêcheurs.


Cédé en 1713 à la Grande-Bretagne aux termes du traité d’Utrecht, Gibraltar, un territoire de 7 kilomètres carrés peuplé de 30.000 habitants, est revendiqué par Madrid. La question des droits de pêche dans les eaux entourant le rocher revient régulièrement au centre des tensions entre l’Espagne et le Royaume-Uni.


Aujourd’hui, Madrid ne voit pas d’un bon oeil l’escale à Gibraltar des navires de guerre de Grande-Bretagne. Or, le ministre britannique de la Défense Philip Hammond l’affirme : il s’agit d’un « déploiement de routine et prévu de longue date », comme les autorités britanniques en effectuent un chaque année depuis trois ans.

Londres et Madrid envisagent des poursuites


L’Espagne étudie la possibilité de porter le contentieux avec la Grande-Bretagne à propos de Gibraltar devant les Nations Unies ou la Cour internationale de justice de La Haye, a indiqué lundi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.


« Nous envisageons la possibilité d’avoir recours à des instances comme l’ONU, le Conseil de sécurité ou l’Assemblée des Nations unies, ou la Cour internationale de justice de La Haye », a indiqué ce porte-parole, alors que les tensions diplomatiques se sont accrues depuis la fin juillet entre Madrid et Londres à propos du petit territoire britannique revendiqué par l’Espagne.

Le Royaume-Uni envisage de son côté de poursuivre l’Espagne à propos de ses contrôles « disproportionnés » à la frontière avec Gibraltar, qui fait l’objet d’un regain de tensions entre les deux pays, a indiqué lundi un porte-parole du Premier ministre David Cameron. Ces contrôles causent de longues files d’attente.

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