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Gênes: Le bilan monte à 40 morts confirmés et trois probables

Le bilan de l’effondrement d’un pont autoroutier mardi à Gênes, dans le nord de l’Italie, est monté samedi à 40 morts confirmés et trois autres probables, a-t-on appris de sources officielles.

Alors que le bilan était resté à 38 morts pendant plusieurs jours, les pompiers qui fouillent les décombres sans relâche ont annoncé avoir retrouvé samedi après-midi le corps d’un ouvrier génois trentenaire qui était porté disparu. Parallèlement, un Roumain de 36 ans a succombé samedi à ses blessures, a annoncé dans un communiqué l’hôpital où il était pris en charge. Et les pompiers ont retrouvé, écrasée sous un bloc de béton, la voiture d’une famille turinoise, un couple et leur fillette de 9 ans.

Mais compte tenu de l’état du véhicule, il n’était pas possible de confirmer le nombre et l’identité des personnes à bord. Les trois membres de la famille turinoise sont les derniers encore officiellement portés disparus, mais les pompiers ont assuré qu’ils poursuivraient leurs recherches jusqu’à avoir la certitude qu’il n’y a plus personne dans l’amas de béton et de ferraille en contrebas du pont.

Plus tôt dans la journée, les funérailles nationales ont eu lieu dans un grand hall du parc des expositions de Gênes, en présence des plus hauts responsables de l’Etat et de milliers d’habitants de cette ville portuaire du nord de l’Italie. La moitié des familles des victimes avait toutefois décidé de ne pas participer à la cérémonie, préférant des obsèques privées. Un conseil des ministres extraordinaire devait par ailleurs se tenir à 15h00 à la préfecture et une conférence de presse d’Autostrade per l’Italia, la société gestionnaire de l’autoroute effondrée, à 16h00.

Le gestionnaire autoroutier met un demi-milliard d’euros pour reconstruire le pont

Les dirigeants d’Autostrade per l’Italia, société gestionnaire du pont qui s’est effondré mardi à Gênes, ont annoncé samedi que 500 millions d’euros étaient déjà prêts pour aider la ville et reconstruire l’ouvrage.

« En faisant la somme, on arrive rapidement au demi-milliard d’euros (…). Ce sont des fonds qui seront disponibles dès lundi », a déclaré Giovanni Castelluccio, patron de la société qui a été mise en cause par le gouvernement, au cours d’une conférence de presse. Cette somme comprend à la fois un fonds se comptant « en millions d’euros » pour les proches de la quarantaine de victimes, mais aussi un fonds avec « des dizaines de millions d’euros » géré par la commune pour reloger les habitants dont les immeubles sous le pont sont condamnés.

Parallèlement, « nous avons un projet qui nous permet, en huit mois, entre démolition et reconstruction, d’avoir un nouveau pont en acier », a-t-il assuré, précisant que le délai de huit mois s’entendait à partir du feu vert des autorités au projet. Pour désengorger la ville en attendant, Autostrade aménagera aussi « en des temps record » une alternative pour les poids-lourds sur une voie privée de l’aciérie Ilva près du port. Et les autoroutes de la zone de Gênes ne seront plus payantes à partir de lundi.

Ni M. Castelluccio, ni Fabio Cerchiai, président de la société qui gère près de la moitié des 6.000 km d’autoroute du pays n’ont souhaité s’exprimer sur leurs rapports avec le gouvernement, qui a entamé vendredi une procédure pour révoquer la concession du tronçon du pont. « C’était un pont très particulier, mais il était considéré comme sûr par tous ceux qui l’ont examiné. Quelque chose s’est passé et c’est à la justice de dire quoi », a expliqué M. Castelluccio. Il n’a pas émis d’hypothèse sur les causes de l’effondrement, expliquant que la société n’avait pas eu accès au site et que la pluie qui tombait dru au moment du drame masquait les images de la caméra de surveillance.

« Nous savons que nous devons et pouvons donner et faire tant pour Gênes, et nous sommes déterminés à le faire avec humilité, constance et sens des responsabilités. Nous sommes là », a-t-il insisté, après avoir entamé la conférence en présentant les condoléances de toute la société aux familles des victimes et à la ville. Les deux dirigeants, que les chefs de file du gouvernement avaient appelés à démissionner au plus vite, ont précisé qu’ils entendaient rester en poste dans l’immédiat.

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