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G20: pour la croissance et contre les déficits

A l’issue des réunions du G20 qui ont eu lieu ce weekend à Toronto (Canada), les dirigeants des pays les plus riches du monde se sont mis d’accord sur leur priorité : renforcer la reprise économique mondiale après la crise financière de 2008. Les pays développés se sont également engagés à réduire de moitié leur déficit public d’ici à 2013.

Protéger et renforcer la reprise, jeter les bases d’une croissance forte, durable et équilibrée et renforcer les systèmes financiers contre les risques, voici donc les priorités du G20 à l’issue des réunions de ce weekend. « Des défis de taille demeurent. Si la croissance est de retour, la reprise reste inégale et fragile, le taux de chômage dans certains pays se situe encore à des niveaux inacceptables, et les impacts sociaux de la crise se font encore largement sentir », a souligné le groupe des pays riches et émergents.

Rééquilibrage de la demande

Les chefs d’Etat et de gouvernement ont donc appelé à stimuler la demande mondiale là où elle est trop faible. « Les économies excédentaires procéderont à des réformes pour réduire leur dépendance à la demande extérieure, et se concentreront davantage sur les sources de croissance nationales », a promis le G20.

Réduction du déficit

Le groupe a cependant relevé le risque de dettes publiques trop élevées. « Les économies avancées se sont engagées à mettre en place des plans budgétaires qui auront pour effet de réduire d’au moins de moitié les déficits d’ici 2013, et de stabiliser ou de réduire les ratios de la dette publique au PIB d’ici 2016 », a-t-il indiqué. Il a appelé à « poursuivre des mesures de consolidation budgétaire favorables à la croissance ».

Une plus grande flexibilité du taux de change

Le G20 est également convenu d’« accroître la flexibilité du taux de change dans certains marchés émergents », une semaine après l’engagement de la Chine de laisser sa monnaie flotter plus librement.

Taxes financières

Par ailleurs, il a laissé à chaque pays le choix entre une « taxe financière » et « une approche différente » pour que les Etats ne supportent pas le coût de la crise financière. « Nous nous sommes entendus sur le fait que le secteur financier devrait contribuer de manière substantielle et équitable à la prise en charge du fardeau lié aux interventions du gouvernement, lorsqu’elles se présentent, visant à remettre en état le système financier », ont précisé les chefs d’Etat et de gouvernement.

Le G20 a également réaffirmé « les engagements de réformer le secteur financier » pris lors de ses précédents sommets. Il a distingué « quatre piliers »: « un cadre de réglementation robuste » avec des obligations de fonds propres nouvelles pour les banques, une « supervision efficace » avec des régulateurs plus stricts, « la question des institutions d’importance systémique » dont le coût du sauvetage ne doit plus être supporté par les contribuables, et une « évaluation internationale » des risques présents dans chaque système financier national.

Et l’UE crie victoire

Par ailleurs, l’Union européenne a estimé que ses vues avaient été largement reprises par les pays du G20. « L’UE est venue à Toronto avec un ordre du jour clair. Le résultat du sommet reflète une large convergence autour de l’approche européenne », ont affirmé dans une déclaration commune les présidents de la Commission européenne José Manuel Barroso et du Conseil européen Herman Van Rompuy.

Le bien-fondé des politiques d’austérité annoncées depuis le début de l’année en Europe, qui avaient soulevé des inquiétudes aux Etats-Unis et dans les rangs des pays émergents, a été reconnu par le G20, qui prône toutefois une réduction des déficits « favorables à la croissance ». « Les efforts de l’UE en faveur de la stabilisation et de la croissance ont été largement bien accueillis à Toronto », se sont encore félicités MM. Van Rompuy et Barroso.

Le Vif.be, avec Belga

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