Marine Le Pen © REUTERS

Fraude présumée du FN: Le Pen dénonce une « manipulation politique »

La saisie de l’Office européen antifraude sur d’éventuelles irrégularités financières commises par le Front national concernant des salaires versés à des assistants parlementaires européens relève d’une « vaste manipulation politique » à quelques jours du scrutin départemental en France, a dénoncé mardi la présidente du parti Marine Le Pen.

« Nous n’avons rien à nous reprocher dans ce domaine comme dans bien d’autres », a martelé Mme Le Pen devant des journalistes, dans les couloirs strasbourgeois du Parlement européen où elle siège.

Le président du Parlement européen, l’Allemand Martin Schulz, a annoncé lundi soir qu’il avait saisi l’Office européen de lutte antifraude après avoir découvert que 20 assistants parlementaires européens, rémunérés par l’Union européenne pour travailler aux côtés des élus FN à Strasbourg, apparaissaient sur l’organigramme du Front national et semblaient donc avoir des responsabilités politiques au sein du parti.

Ces assistants doivent pourtant « nécessairement et directement travailler à l’exercice du mandat parlementaire des députés européens », rappelle le Parlement. Pour Mme Le Pen, cette affaire relève d’une « vaste manipulation politique » déclenchée selon elle par M. Schulz, « sur instruction » du Premier ministre Manuel Valls.

Martin Schulz, « qui est un socialiste (…) a rempli son contrat, il est allé dénoncer des députés auprès de l’Olaf, sachant pertinemment que cette simple dénonciation allait ouvrir automatiquement une enquête », a fustigé la présidente du FN.

« Nous répondrons à l’Olaf de la manière la plus sereine qui soit. Cette petite manip politique à quelques jours des élections, ça commence à être un peu grossier », a encore souligné l’eurodéputée.

« Et quand ça vient du président du Parlement européen, c’est particulièrement indigne », a-t-elle ajouté. « J’ai bien compris qu’en ce moment il fallait à tout prix et avec tous les moyens possibles et imaginables tenter de nuire au Front national. Ca ne changera pas le résultat des élections, pour ceux qui avaient espéré l’inverse », a-t-elle encore martelé.

Cette réaction du FN est « d’une certaine manière politique », mais « mes actions sont purement administratives », a répondu mardi M. Schulz. « On ne peut pas être payé par le Parlement européen et travailler pour un parti », a résumé le président de l’institution, qui assure avoir « traité ce cas comme tous les autres ».

Arrivé en tête des élections européennes en France, en mai, le FN compte 23 eurodéputés. Le parti est actuellement crédité de 30% des intentions de vote pour les élections départementales des 22 et 29 mars.

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